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"La croissance démographique et l'augmentation de la demande alimentaire entraînera l'expansion des terres de culture et l'intensification de leur exploitation. Si l'on n'y prend garde , la désertification des zones sèches et la dégradation des services fournis par les écosystèmes hypothéqueront les chances d'améliorations futures en termes de bien-être humain et entraîneront peut-être même des pertes de bien-être dans certaines régions où celui-ci s'était amélioré."
Afin de mieux comprendre les conséquences de différentes options de développement et de modes de gestion, l'Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire a développé quatre scénarios qui explorent l'avenir de la désertification et du bien-être humain dans les zones sèches d'ici 2050 et au-delà.
Les quatre scénarios plausibles étudiés dans cette évaluation envisagent deux voies possibles de développement mondial : une mondialisation croissante ou une régionalisation croissante. Les scénarios envisagent également deux façons différentes d'aborder les questions environnementales : dans la première approche, les actions sont réactives et abordent les problèmes uniquement lorsque ceux-ci sont devenus évidents; dans l'autre, la gestion des écosystèmes est proactive et vise délibérément le maintien à long terme des services fournis par les écosystèmes.
Les quatre scénarios sont :
| Développement mondial | |||
|---|---|---|---|
| Globalisé | Régionalisé | ||
| Gestion des écosystèmes | Réactive |
 Orchestration globale [en] |
 Ordre par la force [en] |
| Proactive |
 Techno jardin [en] |
 Mosaïque d'adaptation [en] | |
Les quatre scénarios prévoient que la superficie des zones désertifiées augmente, à des rythmes toutefois différents. La pauvreté et les pratiques non durables d'exploitation des terres continueront d'être les principaux facteurs de désertification dans un avenir proche. L'allègement des pressions sur les zones sèches est fortement lié à la réduction de la pauvreté. Dans les quatre scénarios, la croissance de la population et l'augmentation de la demande alimentaire entraîneront une expansion des terres cultivées, souvent aux dépens des espaces boisés et des terres de pâture. Cela augmentera probablement l'étendue des terres désertifiées. Aucun de ces scénarios n'entrevoit un recul de la désertification.
Dans tous ces scénarios, le changement climatique est lié à la désertification, mais ses conséquences varient selon les régions et les approches de gestion adoptées. On s'attend à ce que le changement climatique modifie le cycle mondial l'eau et les précipitations locales. Il est probable que les événements climatiques extrêmes dans les zones sèches s'intensifieront, entraînant davantage d'inondations et de sécheresses.
Deux approches de gestion possibles:
Les méthodes de gestion proactives devraient permettre de faire face plus efficacement à la désertification dans les zones sèches et aux conditions économiques qui y sont liées. Dans une démarche proactive, la gestion des écosystèmes vise à s'adapter aux changements attendus et à réduire la vulnérabilité des écosystèmes et de la société aux perturbations engendrées par la désertification. Combiner des mesures visant l'adaptation au changement climatique et la prévention de l'extension de l'irrigation peut ralentir le processus de désertification à plus long terme.
En revanche, avec des méthodes de gestion réactives, les services fournis par les écosystèmes vont vraisemblablement continuer à subir les pressions actuelles – dues au changement climatique, au surpâturage et à l'irrigation à grande échelle –voire subir d'avantage de pressions, entraînant davantage de désertification. C'est dans le scénario régionalisé-réactif (Ordre par la Force) que le développement des zones sèches est le moins durable.
Deux voies de développement mondial possibles :
La mondialisation n'entraînera pas nécessairement davantage de désertification. Les perspectives de coopération et de transfert de ressources pour la gestion des écosystèmes sont meilleures dans ce cas de figure, grâce aux réformes institutionnelles et au développement technologique rapide. Dans le scénario mondialisé-réactif (Techno jardin), les réformes politiques qui renforcent les droits de propriété et la prise en compte des questions environnementales devraient entraîner relativement moins de pressions sur les zones sèches. Cependant, Des défaillances des marchés et des politiques peuvent toujours renforcer les risques de désertification.
En revanche, dans un monde régionalisé fragmenté, le rôle des accords mondiaux sera plus limité étant donné l'intérêt moins prononcé accordé aux transferts de ressources ou aux questions qui dépassent les frontières nationales ou régionales. Plus…
Comparés aux autres écosystèmes terrestres, ceux des zones sèches courent un plus grand risque de souffrir de réductions persistantes de leur capacité à fournir des bienfaits aux êtres humains à cause de manques d'eau, de leur exploitation intensive et du changement climatique. Les pratiques locales de conservation et d'adaptation peuvent atténuer certaines pertes de services fournis par les écosystèmes des zones sèches, mais il sera difficile d'inverser la tendance pour ce qui est des pertes en termes d'offre en nourriture et en eau, ainsi qu'en termes de biodiversité, laquelle soutient ces services.
Le manque d'eau douce, qui touche déjà de 1 à 2 milliards de personnes, devrait s'accroître, augmentant les pressions sur les zones sèches. Si rien n'est fait pour réduire cette pénurie, celle-ci conduira à une aggravation de la désertification.
Les perspectives de mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) diffèrent selon les scénarios. la mise en oeuvre serait particulièrement difficile dans un monde régionalisé-réactif (scénario de l'Ordre par la Force), et les perspectives seraient meilleures dans une société plus mondialisé avec une gestion proactive des écosystèmes (scénario du Techno jardin). Plus…
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