La désertification est causée par une combinaison de facteurs qui évoluent dans le temps et varient selon le lieu. Ceux-ci comprennent des facteurs indirects, tels que la pression démographique, les facteurs socioéconomiques et politiques, et les échanges internationaux, ainsi que des facteurs directs, comme l'affectation des sols et les pratiques d'utilisation , ainsi que certains processus liés au climat.
Ces facteurs entraînent une diminution de la productivité des sols et une spirale négative de dégradation et de pauvreté (Figure 1.1). Là où les conditions le permettent, les populations des zones sèches peuvent éviter cette dégradation en améliorant leurs pratiques agricoles et pastorales d'une manière durable.
Pour contrer efficacement ces problèmes, il est important – bien que difficile – de faire la distinction entre les effets résultant de conditions naturelles et ceux découlant de décisions de gestion ou encore de facteurs économiques et politiques.
Des politiques menant à une utilisation non durable des ressources et un manque d'infrastructures adéquates sont parmi les principales causes de la dégradation des terres. L'agriculture peut soit accroître, soit freiner la désertification, selon la manière dont elle est gérée. Les institutions locales peuvent contribuer à empêcher la désertification, en permettant aux exploitants terriens à gérer et exploiter plus efficacement les services fournis par les écosystèmes à travers un meilleur accès aux terres productives, au capital, à la main d'oeuvre et à la technologie.
Les politiques encourageant l'agriculture sédentaire au détriment du pastoralisme nomade peuvent contribuer à la désertification. La majorité des zones sèches (65 %) sont des terres de pâture qui conviennent mieux au pastoralisme durable qu'à la production agricole. Sédentariser des populations nomades et limiter leurs mouvements entraîne la désertification, parce que cela diminue leur capacité à adapter leurs activités économiques face à des pressions telles que les sécheresses.
Quand les agriculteurs et bergers perdent le contrôle sur les terres qu'ils exploitent ou la garantie de pouvoir les utiliser à long terme, ils perdent en même temps la motivation de maintenir des pratiques durables respectueuses de l'environnement, et cela peut contribuer grandement à la désertification. Avoir le contrôle et la sécurité d'exploitation n'implique pas nécessairement des droits de propriété privée, et les pratiques de gestion collectives et communautaires ont démontré une certaine efficacité. Des prises de décisions inopportunes peuvent causer des problèmes de pénurie d'eau, d'épuisement des eaux souterraines, d'érosion et de salinisation des sols. Plus…
Le processus de mondialisation peut soit encourager la désertification, soit contribuer à la prévenir. La mondialisation crée des liens plus forts entre les facteurs locaux, nationaux, sous-régionaux, régionaux et mondiaux liés à la désertification. Des études ont montré que, dans les zones sèches, la libéralisation du commerce, les réformes macroéconomiques et les efforts visant à augmenter la production agricole et l'élevage pour l'exportation peuvent parfois entraîner la désertification. Dans d'autres cas, l'élargissement des marchés peut également contribuer à des améliorations agricoles réussis.
L'organisation du commerce mondial et les politiques gouvernementales qui y sont liées peuvent influencer sensiblement la production alimentaire et les modes de consommation, et avoir une incidence directe ou indirecte sur la capacité des écosystèmes des zones sèches à se remettre de perturbations.) Des subsides sélectives à la production et à l'exportation, telles celles en vigueur dans l'Union européenne et aux États-Unis, encouragent la surproduction de nombreux produits alimentaires dans ces pays. Cela peut faire chuter les prix sur le marché international, et a souvent sapé les moyens d'existence de nombreux producteurs alimentaires dans les pays pauvres. Toutefois, lever les barrières du commerce international sans régulation au niveau national peut également favoriser des pratiques agricoles non durables. Plus…
Historiquement, les moyens d'existence dans les zones sèches ont toujours reposé sur un mélange de chasse, de cueillette, d'agriculture et d'élevage. Ce mélange variait selon les époques, les lieux et les cultures, puisque de rudes conditions obligeaient les populations à être flexibles dans la manière d'exploiter la terre. La pression démographique, cependant, a provoqué une extension des terres de culture dans les zones sèches. Dans certains cas, cela a entraîné la désertification ainsi que des conflits entre bergers et agriculteurs, qui revendiquaient tous deux l'accès aux mêmes terres. Dans d'autres cas, lorsque les conditions politiques et économiques étaient favorables, cela a débouché sur des interactions positives entre les deux camps.
Dans certaines régions, l'extension des cultures a été rendu possible par un accroissement, de l'irrigation, souvent de manière non durable . L'irrigation peut engendrer des problèmes environnementaux comme l'engorgement des sols, la salinisation, la pollution des eaux, l'eutrophisation et l'usage excessif des nappes souterraines. Dans l'ensemble, l'irrigation a eu un très gros impact sur les eaux intérieures, entraînant un déclin de la biodiversité et accentuant la désertification.
Des incendies fréquents et intenses peuvent contribuer à la désertification lorsqu'ils endommagent la végétation naturelle. Cependant, des incendies contrôlés et limités peuvent jouer un rôle important dans la gestion des systèmes agricoles et pastoraux des zones sèches, favorisant le cycle des nutriments et la qualité du fourrage. Plus…
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