Suite à une double analyse des tendances actuelles et des différents scénarios plausibles, il apparaît que la perte de biodiversité, et tout particulièrement la perte de diversité des espèces et la transformation des habitats, devrait se poursuivre dans un avenir proche, et certainement au-delà de 2010. Cette perte s’explique en grande partie par l’inertie des systèmes écologiques et humains, et par le fait que les causes de cette perte de biodiversité ont généralement tendance à perdurer, voire à s’aggraver.
« Des efforts supplémentaires sans précédent » seront nécessaires pour atteindre l’Objectif 2010 pour la biodiversité, aux niveaux national, régional et mondial. Sa réalisation représente un défi de taille, mais en aucun cas impossible. Les moyens nécessaires à la réalisation de l’Objectif de 2010 ont déjà pour la plupart été développés au sein du Cadre de la Convention. Ils comprennent notamment des programmes de travail, des principes et des directives, qui devront être appliqués de manière plus efficace si l’on veut progresser vers la réalisation de cet objectif. Plus en anglais…
Il est encore trop tôt pour évaluer les progrès réalisés vers les objectifs établis par la Convention. Cependant, on peut déjà analyser les chances de les voir se réaliser, en se basant sur les tendances actuelles et en prenant en considération les scénarios vraisemblables pour l’avenir, comme le Rapport d’évaluation des écosystèmes du millénaire l’avait déjà fait. Les perspectives de réalisation sont différentes selon les objectifs. Le rapport d’évaluation confirme qu’il est possible d’atteindre la plupart des objectifs visant à protéger les composantes de la biodiversité, si les plans d’action déjà présents dans la Convention sur la diversité biologique sont mis en œuvre. Cependant, il semble très improbable que tous les objectifs visant à répondre aux menaces pesant sur la biodiversité soient atteints d’ici 2010 au niveau mondial, bien que certains puissent l’être à une plus petite échelle. Plus en anglais…
Selon les prévisions, la plupart des facteurs de perte de biodiversité – transformation des habitats, changement climatique, espèces exotiques envahissantes, surexploitation et pollution – devraient rester constants, voire augmenter, dans un futur proche. Des actions supplémentaires doivent être engagées afin de lutter contre les principaux facteurs de perte de biodiversité. Une autre solution consisterait à redéfinir les priorités du programme de travail de la Convention sur la diversité biologique afin de se concentrer davantage sur les facteurs de perte de biodiversité.
Les questions relatives au changement d’affectation des terres provoqué par l’agriculture doivent être traitées de manière plus directe, notamment dans le cadre du programme de travail sur la biodiversité agricole. La dégradation des terres arides, autre source de préoccupation majeure relative aux écosystèmes terrestres, est directement prise en considération par le programme de travail de la Convention sur la biodiversité des terres arides et sub-humides.
Certaines des mesures de lutte contre la surpêche soulignées dans l’Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire (Millenium Ecosystem Assessment), comme la délimitation de zones maritimes protégées, figurent d’ores et déjà dans le programme de travail sur la biodiversité des zones marines et côtières, mais doivent maintenant être mises en place de toute urgence. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un domaine d’action prioritaire, le programme de travail prévoit également des activités d’élimination des pratiques de pêche destructives et de reconstitution des stocks de poissons, afin qu’ils atteignent des niveaux durables stables d’ici 2015.
Le problème des charges de nutriments n’est pas complètement intégré dans tous les programmes de travail pertinents (notamment le programme de travail sur la biodiversité agricole). Pour s’atteler à la question des charges de nutriments, il faudra d’une part optimiser l’utilisation d’azote et d’autre part promouvoir la conservation des zones humides, et ce afin de maintenir ou d’accroître leur pouvoir de filtration et d’élimination des excédents de nutriments.
Le phénomène de changement climatique représente une menace à contrer au plus vite, par le biais notamment des obligations reprises par la Convention cadre des Nations Unies pour le changement climatique et le Protocole de Kyoto, afin d’amoindrir les effets néfastes sur les écosystèmes. De plus, les activités visant à assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité doivent aussi pleinement tenir compte de l’évolution du climat.
Bien que divers programmes de travail prennent déjà en compte les effets des espèces exotiques envahissantes une fois introduites, davantage d’efforts sont nécessaires pour consolider les mesures de prévention. Plus en anglais…
Il est impératif que les questions de biodiversité soient intégrées dans les plannings, programmes et politiques économiques et de développement, besoin clairement identifié par la Convention et son Plan stratégique, et appuyé par les conclusions de l’Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire (EM). L’implication des principaux acteurs des secteurs économiques clés ne permettra pas uniquement de s’attaquer directement aux causes de perte de biodiversité, mais garantira une prise de conscience plus générale des problèmes soulevés par la biodiversité. Cette prise de conscience engendrera à son tour une volonté politique accrue, ainsi qu’une augmentation des ressources nécessaires à l’apparition de changements positifs. Plus en anglais…
10.3.1 Les questions de biodiversité doivent faire partie intégrante du secteur de l’énergie. Et pour cause, le changement climatique est un facteur de plus en plus importante de perte de biodiversité, et la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité peuvent toutes deux contribuer à la mise en place de mesures d’atténuation et d’adaptation. Plus en anglais…
10.3.2 Les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture exercent également des pressions sur la biodiversité, principalement à travers le changement d’affectation des terres – qui devrait demeurer l’une des causes de perte de biodiversité les plus importantes au-delà de 2010 et au moins jusqu’en 2050 – mais aussi en raison des charges de nutriment et de la surexploitation des ressources naturelles.
Ces pressions supposent une approche de lutte contre la perte de biodiversité qui comprenne :
Pour mettre en place ces approches, il faudra combiner plannings, régulations et mesures incitatives. Faire en sorte que les gens aient une meilleure compréhension du problème de la perte de biodiversité et qu’ils accordent plus de valeur à la biodiversité et aux services fournis par les écosystème figure également parmi les principales actions requises. Plus en anglais…
10.3.3 Etant donné que les politiques commerciales influent lourdement sur le développement économique, notamment sur la production agricole et alimentaire, les questions de biodiversité doivent être intégrées aux discussions ayant trait au commerce. La libéralisation du commerce devrait à court terme provoquer une accélération du rythme de perte de biodiversité dans certaines régions et dans certains pays, à moins qu’elle ne s’accompagne de mesures proactives favorisant la conservation de la biodiversité. Plus en anglais…
10.3.4 Le développement économique est primordial si l’on veut atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Cependant, si l’on ne prend pas en compte les questions relatives à la protection de la biodiversité, le développement durable à long terme en sera affecté. De plus, un grand nombre d’actions susceptibles d’éradiquer l’extrême pauvreté pourraient accélérer la perte de biodiversité à court terme. L’existence de contreparties négatives et également de synergies potentielles implique que les considérations environnementales, notamment celles en relation avec la biodiversité, devraient être intégrées à la mise en œuvre de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement. Plus en anglais…
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