Lire aussi la version actualisée du Rapport d’évaluation du GIEC sur le changement climatique (2022) |
Selon différents scénarios d’émission, la température moyenne mondiale devrait augmenter d’environ 0,2°C par décennie au cours des deux prochaines décennies. Les études antérieures prévoyaient un réchauffement de 0,15 à 0,3°C par décennie entre 1990 et 2005.
Même si les concentrations de tous les gaz à effet de serre et aérosols étaient restées à leurs niveaux de l’an 2000, un réchauffement supplémentaire d’environ 0,1°C par décennie serait à prévoir, en raison principalement de la période nécessaire aux océans pour libérer la chaleur qu’ils ont accumulée. Si les émissions de gaz à effet de serre devaient se poursuivre à leur rythme actuel ou augmenter, elles aggraveraient le phénomène de réchauffement et engendreraient au cours du XXIe siècle de nombreux autres changements dans le système climatique de la planète, changements qui seraient très probablement plus importants que ceux observés au cours du XXe siècle. De plus, le réchauffement tend à réduire la capacité d’absorption de CO2 atmosphérique par les terres et les océans, et donc à augmenter la quantité d’émissions d’origine humaine demeurant dans l’atmosphère.
Parmi les hypothèses sélectionnées, les estimations les plus fiables de réchauffement de l’air à la surface de la Terre entre 1980 et 2090 prévoient une variation de température allant de 1.8°C (probablement entre 1.1°C et 2.9°C) à 4.0°C (probablement entre 2.4°C et 6.4°C). Les incertitudes proviennent des différences de modèles et de scénarios de consommation d’énergie utilisés. Plus en anglais…
D’ici la fin du XXIe siècle (2090-2099), le niveau moyen des mers devrait augmenter de 18 à 59 cm, en fonction des différents scénarios envisagés (Tableau 3 [en]). Cependant, en raison d’un manque de connaissances, les modèles utilisés jusqu’à ce jour ne prennent pas en compte les incertitudes liées à certains mécanismes climatiques spécifiques. Par exemple, les prévisions d’élévation du niveau des mers ne tiennent pas compte du fait que le flux de glace provenant des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique pourrait s’accélérer par rapport au rythme de ces dernières années. Ces changements pourraient accroître les estimations de 10 à 20 cm, voire plus, mais notre compréhension de ces mécanismes est encore trop limitée pour pouvoir les inclure dans les modèles avec un quelconque niveau de certitude.
Les modèles géographiques de changements climatiques devraient rester similaires à ceux observés au cours des dernières décennies. C’est sur les terres émergées et aux plus hautes latitudes nord que le réchauffement devrait être le plus marqué. A l’inverse, c’est dans l’océan Austral et dans certaines parties de l’Atlantique nord qu’il devrait être le moins prononcé.
D’autres changements sont prévus :
Le réchauffement et l’élévation du niveau des mers provoqués par les activités humaines se poursuivront pendant des siècles, même si l’on parvenait à stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre, en raison des longs délais associés aux processus climatiques et aux rétroactions du climat.
Le réchauffement devrait influer sur le cycle du carbone, avec pour effet d’augmenter encore la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, mais l’ampleur de ce phénomène reste incertain.
Si les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère se stabilisaient en 2100 aux niveaux prévus dans les scénarios B1 et A1B, la température moyenne mondiale augmenterait encore d'environ 0,5°C de là à 2200. Dans le cadre du scénario A1B, la dilatation thermique des océans entraînerait à elle seule une augmentation de 30 à 80 cm du niveau des mers au niveau mondial d’ici 2300, et cette augmentation perdurerait pendant de nombreux siècles.
On prévoit que la fonte de la calotte glaciaire du Groenland continuera et contribuera à l'élévation du niveau de la mer après 2100. Si ce réchauffement persiste pendant de nombreux siècles, la calotte glaciaire du Groenland pourrait fondre intégralement, provoquant ainsi une augmentation du niveau moyen des mers de quelque 7m.
La vulnérabilité des calottes glaciaires au réchauffement pourrait s’accroître par des processus dynamiques liés aux flux de glace (qui ne sont pas inclus dans les modèles actuels, mais dont les observations récentes suggèrent l’existence), ce qui aurait pour conséquence une plus forte élévation du niveau des mers à l’avenir. Les études actuelles basées sur un modèle mondial prévoient que la calotte glaciaire antarctique restera trop froide pour qu’une large surface ne fonde et que sa masse augmentera, en raison de chutes de neige plus abondantes.
Les émissions de dioxyde de carbone induites par l’homme, passées et futures, continueront à contribuer au réchauffement climatique et à l’élévation du niveau des mers pendant plus d'un millénaire, ce gaz ne disparaissant de l'atmosphère qu’après une longue période. Plus en anglais…
Scénarios d’émissions du Rapport special du GIEC sur les scénarios d’émissions (SRES) [en]
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