Lire aussi la version actualisée du Rapport d’évaluation du GIEC sur le changement climatique (2022) |
Les mesures d'atténuation visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et peuvent contribuer à éviter, à réduire ou à retarder l'apparition des nombreux effets du changement climatique.
Les mesures d’atténuation ont un certain coût. Cependant, elles sont aussi bénéfiques sur le plan économique car elles réduisent les impacts du changement climatique et donc les coûts qui en résultent. Par ailleurs, elles peuvent également avoir des avantages économiques en réduisant la pollution locale de l’air et l’appauvrissement des ressources énergétiques.
Le potentiel d'atténuation peut être évalué soit en examinant les options techniques et réglementaires pour des secteurs spécifiques (approche ascendante), soit en regardant l'économie dans son ensemble (approche descendante). Quelle que soit l’approche suivie, les études indiquent un important potentiel économique d’atténuation des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour les décennies à venir, ce qui pourrait compenser la croissance des émissions mondiales prévue ou ramener les émissions au-dessous des niveaux actuels.
Même les bienfaits liés au fait de limiter le changement climatique ne sont pas pris en compte, certaines mesures génèrent des bienfaits - par exemple une réduction des coûts énergétiques et une diminution de la pollution locale – qui compensent ou dépassent les coûts de ces mesures pour la société. Rien qu’en mettant en oeuvre les mesures d'atténuation, les émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites d'environ 6 GtCO2-éq par an en 2030 (à titre de référence, les émissions en 2000 étaient de 43 GtCO2-éq).
En effet, les politiques peuvent établir un « prix du carbone » réel ou implicite, par exemple par le biais d’impôts, de règlements ou de systèmes d’échange de quotas d'émissions : plus ce « prix du carbone » est élevé, plus il incite les producteurs et les consommateurs à investir dans des produits, des technologies et des processus qui émettent moins de gaz à effet de serre. Par exemple, avec un « prix du carbone » fixé à 100 dollars par tonne d’équivalent CO2, les émissions pourraient être réduites de 16 à 31 GtCO2-éq par an.
Cela suppose que le marché fonctionne de manière efficace, que les obstacles à la mise en oeuvre de ces mesures soient éliminés et que tous les secteurs contribuent à l’ensemble des efforts d'atténuation.
Stabiliser des concentrations mondiales de gaz à effet de serre autour de 445-535 ppm de CO2-éq (en 2005, elles étaient d'environ 455 ppm) provoquerait une baisse du PIB mondial de moins de 3 % en 2030. Autour de 590-710 ppm de CO2-éq, on pourrait même assister à une légère augmentation du PIB. Toutefois, ces coûts varient considérablement d’une région à l’autre.
Les études indiquent que les coûts pourraient être réduits si :
Tableau SPM 4 : Prévisions des coûts macro-économiques mondiaux en 2030 [en]
Si les modes de vie et les comportements de chacun évoluaient en faveur de la préservation des ressources naturelles, ils pourraient contribuer à l’avènement d’une économie à faible émission de carbone, à la fois équitable et durable. Des programmes d'éducation et de formation peuvent aider à faire accepter le concept d'efficacité énergétique et conduire à d'importantes réductions des émissions de gaz à effet de serre:
Non seulement les mesures d'atténuation aident à réduire ou à retarder les impacts du changement climatique, mais elles présentent également d’autres avantages, en termes de consommation d'énergie ou de pollution atmosphérique locale par exemple.
Une réduction de la pollution atmosphérique résultant d’une réduction des émissions des gaz à effet de serre pourrait avoir des répercussions bénéfiques de taille sur la santé et ainsi compenser une partie des coûts des mesures d'atténuation.
Les mesures d'atténuation peuvent également améliorer la sécurité énergétique et la production agricole tout en réduisant les pressions qui pèsent sur les écosystèmes naturels.
Cependant, les mesures d’atténuation dans un pays ou un ensemble de pays pourrait provoquer une augmentation des émissions ailleurs (fuites de carbone), ou influer sur l’économie mondiale (effets induits). Plus en anglais…
Pour différents secteurs d’activités humaines, un certain nombre de technologies et de pratiques clés qui pourraient contribuer à atténuer le changement climatique sont actuellement disponibles dans le commerce (voir tableau SPM 3 pour plus de détails).
Une augmentation du prix des combustibles fossiles pourrait permettre aux solutions alternatives à faible teneur en carbone de devenir plus compétitives, mais pourrait aussi conduire à l'utilisation de solutions alternatives à haute teneur en carbone, tels que les sables bitumineux et les huiles lourdes.
Les options d’ingénierie géologique à grande échelle, telles que la fertilisation des océans en vue d’extraire directement le CO2 de l'atmosphère, ou le blocage de la lumière du soleil au moyen de matériel placé dans la haute atmosphère, sont encore largement du domaine de la spéculation. Leur efficacité n’a pas encore été prouvée, et on ne connaît pas leurs éventuels effets secondaires. Plus en anglais…
Afin de stabiliser la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère d’ici 2100 ou au-delà, les émissions devraient cesser d’augmenter, puis diminuer. Plus le niveau de stabilisation visé est bas, plus il est nécessaire que cette diminution commence rapidement. Les mesures d'atténuation des deux-trois prochaines décennies auront un impact important sur le niveau de stabilisation des émissions à plus long terme.
Les différents scénarios d’atténuation ont été évalués pour six différents niveaux de stabilisation (Catégorie I à VI, comme l’indiquent le tableau SPM-5 [en] et la figure SPM-8 [en]).
Ces niveaux de stabilisation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère peuvent être obtenus grâce aux technologies actuellement disponibles dans le commerce et celles qui devraient l’être dans les prochaines décennies. Pour parvenir à une stabilisation des émissions, il faudra mettre en place des mesures visant une plus grande efficacité énergétique, investir dans les technologies à faible taux d’émission et les diffuser dans le monde entier, et soutenir la recherche de nouvelles sources d'énergie. Des mesures d'incitation efficaces seront nécessaires pour développer, acquérir, utiliser et diffuser les technologies et pour s’attaquer aux obstacles à celles-ci.
Dans le cas de faibles niveaux de stabilisation, les estimations indiquent que les efforts d'atténuation pourraient entraîner une réduction du PIB mondial de 5,5 % d’ici 2050. Toutefois, les coûts peuvent fortement varier d’une région à l’autre.
Les choix liés à l’ampleur des mesures d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre et à leur programmation dans le temps impliquent des décisions en matière de gestion des risques. Il s'agit de mettre dans la balance les coûts économiques induits par des réductions rapides d’émissions d’une part, et les risques climatiques liés à des actions trop tardives d’autre part. Des mesures de réduction des émissions qui se feraient attendre conduiraient à des investissements dans les infrastructures générant davantage d’émissions, ce qui limiterait grandement les chances d’atteindre des niveaux de stabilisation bas et augmenterait le risque que le réchauffement climatique ait des conséquences plus graves. Plus en anglais…
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