Langues:
Accueil » Désertification » Niveau 3 » Question 3

Désertification

3. Qui la désertification touche-t-elle ?

  • 3.1 Quelle est l’étendue géographique de la désertification ?
  • 3.2 A quel point les populations touchées sont-elles vulnérables ?
  • 3.3 La désertification a-t-elle un impact en dehors des zones sèches ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

La désertification touche tous les continents sauf l’Antarctique et affecte les conditions de vie de millions de personnes, y compris une grande proportion des pauvres dans les zones sèches. Les évaluations quant à l’étendue de la désertification varient mais, même selon les estimations modérées, le phénomène se classe parmi les plus grands défis environnementaux actuels avec de graves répercussions locales et mondiales.

Source & ©: EM  Synthèse sur la Désertification (2005),
Chapitre 2, p.7

3.1 Quelle est l’étendue géographique de la désertification ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Etendue géographique de la désertification

La désertification sévit dans les zones sèches du monde entier. Les estimations de la superficie totale des zones sèches affectées par la désertification dans le monde varient de façon significative selon la méthode de calcul et le type de dégradation des terres pris en compte dans l’estimation (C22.4.1).

Malgré l’importance de la désertification, seules trois évaluations exploratoires de l’étendue mondiale de la dégradation des sols sont disponibles. (Voir la Question clé [Comment mieux comprendre la désertification ?] pour en savoir plus sur les limites spécifiques de chaque étude.)

  • L’étude la plus connue est l’Evaluation globale de la dégradation des sols de 1991 (GLASOD) qui a estimé la dégradation des sols en se basant sur des avis d’experts. Elle a estimé que 20 % des zones sèches (en excluant les régions hyper-arides) souffrent d’une dégradation des sols d’origine humaine.
  • Une autre estimation datant du début des années 1990, basée principalement sur des sources secondaires, a évalué que 70 % des zones sèches (en excluant les régions hyper-arides) souffrent d’une dégradation du sol et/ou de la végétation.
  • Une évaluation partielle datant de 2003, conçue sans études de terrain à partir de bases de données régionales qui se recouvrent partiellement et de données de télédétection, a estimé que 10 % des zones sèches mondiales (y compris les zones hyper-arides) sont dégradées.

Etant donné les limites et les problèmes inhérents à chacune des bases de données sur lesquelles se fondent ces travaux, le besoin d’une meilleure évaluation se fait sentir. L’étendue véritable des régions désertifiées devrait se situer entre les chiffres rapportés par le GLASOD et l’étude de 2003. Autrement dit, entre 10 et 20 % des zones sèches sont déjà dégradées (certitude moyenne). En se fondant sur ces estimations, la superficie totale affectée par la désertification dans le monde est de 6 à 12 millions de kilomètres carrés. Il s’ensuit qu’étant donné le nombre total de personnes menacées par la désertification, celle-ci figure au rang des problèmes environnementaux actuels les plus importants (C22.3.1, C22.4.1).

Source & ©: EM  Synthèse sur la Désertification (2005),
Chapitre 2, p.7-8

3.2 A quel point les populations touchées sont-elles vulnérables ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Les femmes jouent souvent un rôle clé dans la gestion de
                                        l’eau des zones sèches (Mauritanie).
Les femmes jouent souvent un rôle clé dans la gestion de l’eau des zones sèches (Mauritanie).

Pauvreté et vulnérabilité des populations affectées

Les populations des zones sèches, dont 90 % au moins vivent dans les pays en développement, se classent en moyenne loin derrière le reste du monde sur les échelles de bien-être humain et de développement. Comparés aux autres systèmes étudiés par l’EM, les populations des zones sèches souffrent des conditions économiques les plus précaires. Le PIB par habitant des pays de l’OCDE est presque dix fois supérieur à celui des pays en développement des zones sèches. De même, le taux moyen de mortalité infantile (environ 54 pour 1 000) de tous les pays en développement des zones sèches dépasse celui des pays des zones non sèches (forêts, montagnes, îles et zones côtières) de 23 % ou plus. La différence est encore plus nette – 10 fois plus grande – lorsque la comparaison est établie avec le taux moyen de mortalité infantile des pays industrialisés. Deux indices clés de bien-être humain en Asie sont comparés sur la Figure 2.1, où les zones sèches ont le PIB par habitant le plus bas et le taux de mortalité infantile le plus élevé des systèmes étudiés par l’EM. On voit que le taux relativement faible de fourniture d’eau dans les zones sèches limite l’accès à l’eau potable et à une hygiène satisfaisante, ce qui entraîne un niveau sanitaire médiocre (C22.ES, C22.6).

Figure 2.1 Comparaison de la mortalité infantile et du PIB par habitant dans les zones sèches et autres systèmes

Le faible niveau de bien-être humain et la grande pauvreté des populations des zones sèches varient selon le niveau d’aridité et d’une région du monde à une autre. Ceci est encore accentué par les taux élevés de croissance démographique dans les zones sèches. Par exemple, la population des zones sèches a augmenté à un taux moyen de 18,5 % au cours des années 1990 – le taux de croissance le plus élevé de tous les systèmes étudiés par l’EM. Des facteurs politiques contribuent également à ce niveau médiocre de bien-être humain, comme la marginalisation politique et le faible développement des infrastructures, des équipements et des services éducatifs et sanitaires. Le niveau variable des facteurs qui interviennent, selon l’endroit et l’époque, a des conséquences sociétales différentes d’une région sèche à l’autre. On trouve les situations les plus graves dans les zones sèches d’Asie et d’Afrique, loin derrière les zones sèches du reste de la planète. (C22.6.2, C6.6).

Les populations des zones sèches sont souvent socialement et politiquement marginalisées à cause de leur appauvrissement et de leur éloignement des centres de décision. Ceci est vrai même dans les pays industrialisés. Par conséquent, ces populations des zones sèches ne peuvent souvent pas jouer de rôle significatif dans les processus de prise de décision politique. Leur marginalisation entraîne une plus grande insécurité et une plus grande vulnérabilité aux facteurs de changement, comme la sécheresse (C22.6).

Source & ©: EM  Synthèse sur la Désertification (2005),
Chapitre 2, p.7-8

3.3 La désertification a-t-elle un impact en dehors des zones sèches ?

Le document source utilisé pour ce Dossier dit:

Un couple rentre chez lui lors d’une tempête de poussière à
                                        Xinlinhot (Mongolie intérieure), en République populaire de
                                        Chine
Un couple rentre chez lui lors d’une tempête de poussière à Xinlinhot (Mongolie intérieure), en République populaire de Chine. Source: Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire

Conséquences régionales et mondiales de la désertification au-delà des zones sèches

La désertification a des impacts environnementaux à l’échelle régionale et mondiale. Les zones affectées peuvent parfois se situer à des milliers de kilomètres des régions désertifiées. Des processus liés à la désertification, comme la diminution de la couverture végétale, par exemple, augmentent la formation d’aérosols et de poussières. Ces derniers affectent à leur tour la formation des nuages et les précipitations, le cycle global du carbone et la biodiversité animale et végétale. Par exemple, la visibilité à Pékin est fréquemment diminuée par des tempêtes de sable qui trouvent leur origine dans le Désert de Gobi au printemps. On a pu constater que d’importantes tempêtes de poussière qui émanent de Chine et affectent la péninsule coréenne et le Japon ont même un impact sur la qualité de l’air en Amérique du Nord.

L’augmentation des tempêtes de poussière liées à la désertification est communément considérée comme une cause d’affections (fièvre, toux et yeux irrités) pendant la saison sèche. La poussière originaire de la région ouest asiatique et du Sahara a également été impliquée dans des problèmes respiratoires observés jusqu’en Amérique du Nord, et a affecté les récifs coralliens des Caraïbes. (Cependant, les tempêtes de poussière peuvent aussi avoir des conséquences positives ; par exemple, on pense que les dépôts de poussière transportés d’Afrique par les vents améliorent la qualité des sols sur le continent américain). Enfin, la diminution de la couverture végétale dans les zones sèches entraîne des inondations destructrices en aval, et amène des quantités excessives de boue et de vase dans les réservoirs d’eau, les puits, les deltas et les embouchures des rivières, ainsi que dans des zones côtières souvent situées en dehors des zones sèches (C22.5.2, C14 Box 14.4, C12.2.4, R11.3.2, R11.1.3).

Les conséquences sociétales et politiques de la désertification s’étendent également aux zones non sèches. Sécheresses et diminution de la productivité des terres sont des facteurs prédominants responsables des déplacements de populations des zones sèches vers d’autres régions (certitude moyenne). Un afflux de migrants peut réduire la capacité des populations à utiliser les services des écosystèmes de façon durable. Une telle migration peut aggraver l’expansion urbaine et, via une compétition pour des ressources naturelles de plus en plus rares, engendrer des dissensions internes et transfrontalières sur les plans social, ethnique et politique. Les déplacements de populations provoqués par la désertification peuvent potentiellement perturber aussi la stabilité politique et économique locale, régionale et même mondiale, ce qui peut ouvrir la voie à une intervention étrangère (C22.ES, C22.1.3, C22.6.1, C22.6.2).

Source & ©: EM  Synthèse sur la Désertification (2005),
Chapitre 2, p.8


FacebookTwitterEmail
Désertification foldout
Thèmes
Publications A-Z
Dépliants

Get involved!

This summary is free and ad-free, as is all of our content. You can help us remain free and independant as well as to develop new ways to communicate science by becoming a Patron!

PatreonBECOME A PATRON!