De plus en plus, les forêts sont gérées de sorte à pouvoir en faire divers usages – souvent simultanément - et/ou en obtenir diverses valeurs.
Les évaluations précédentes insistaient sur l’approvisionnement en bois de construction, mais le concept de production forestière s’est depuis lors élargi pour embrasser d’autres types de production forestière. Les forêts et les arbres hors forêt fournissent toute une série de produits, allant du bois de construction et à brûler aux aliments (baies, champignons, etc.), au fourrage, et à d’autres produits forestiers non ligneux. Un objectif sous-jacent de la gestion forestière est de maintenir un approvisionnement en produits forestiers abondant et de qualité tout en assurant que la production et la coupe sont durables et ne compromettent pas les perspectives de gestion des générations futures. Plus en anglais…
Des zones forestières peuvent être dédiées à la production par le biais de lois ou de décisions de gestion.
Dans l’ensemble, près de la moitié des forêts du monde sont dédiées à la production de produits forestiers (comme fonction principale ou secondaire). Au niveau mondial, 34% de la superficie totale de forêts a pour fonction principale la production. En Europe, ce chiffre atteint quelque 73%, alors qu’en Amérique du Nord il ne serait que de 6%, la plupart des forêts d’Amérique du Nord étant dédiées à des usages multiples.
Au niveau mondial, on observe une légère diminution de la superficie forestière dont la fonction principale est la production. Certaines de ces forêts sont des plantations forestières productives.
Tableau 5.1 : Superficie forestière affectée principalement à la production 2005 [en]
Les plantations forestières désignent les forêts abritant des espèces d’arbres indigènes ou introduites, établies par plantation ou semis, caractérisées par un nombre limité d’espèces, un espacement régulier entre les arbres et/ou des arbres de même âge.
Les plantations forestières « productives » sont des plantations de forêts vouées essentiellement à l’approvisionnement en bois, fibres et en produits forestiers autres que le bois, bien qu’elles puissent également avoir des fonctions protectrices, récréatives, ou autres. Certaines forêts classées comme semi-naturelles comprennent des arbres plantés d’espèces indigènes, dont la plupart sont utilisés à des fins de production, mais comme ces forêts ne rentrent pas dans la définition de plantation forestière, elles ne sont pas incluses dans cette analyse.
Malheureusement, on manque d’informations pour de nombreuses îles de taille réduite et pour certains des pays du bassin du Congo. De plus, certains pays dont les plantations de forêts servent à de multiples usages n’ont pas réussi à faire la distinction entre les forêts dont la fonction principale est la production et celles dont la fonction principale est la protection.
En 2005, les plantations de forêts de production représentaient quelque 1,09 million de km2, ce qui équivaut à 2,8% de la superficie forestière mondiale. Les dix pays possédant les superficies de plantations forestières de production les plus vastes totalisent 73% de la superficie mondiale totale de plantations forestières de production. La Chine, les Etats-Unis et la Fédération de Russie détiennent à eux trois plus de la moitié des plantations de production de la planète. Les régions possédant les superficies de plantation forestières de production les moins étendues sont l’Afrique, les Caraïbes, l’Amérique centrale et l’Asie occidentale et centrale.
A l’exception de l’Afrique du Nord, toutes les sous-régions observent une augmentation de leurs plantations forestières de production, qui représentaient 1,9% de la superficie totale mondiale en 1990, 2,4% en 2000, et 2,8% en 2005. Cependant, l’augmentation annuelle varie considérablement d’une région à l’autre. La Chine, la Fédération de Russie et les Etats-Unis totalisent à eux trois 71% de la hausse annuelle mondiale des plantations forestières de production. Plus en anglais…
Le volume de bois sur pied, ou « matériel sur pied » est une mesure de la quantité de bois de fût dans une forêt ou une zone boisée donnée, habituellement mesurée en mètres cubes solides (m3). Le matériel sur pied des forêts est traditionnellement un indicateur clef de la capacité de production de bois et il sert de base à l’estimation des stocks de biomasse et de carbone dans la plupart des pays.
Le volume mondial total de matériel sur pied est estimé à 434 milliards de m3, dont 30% environ se trouvent en Amérique du Sud. [Tableaux 5.7 et 5.8]. Les cinq pays dont le matériel sur pied total est le plus élevé abritent près de 60% du total mondial. Le Brésil détient à lui seul 19% du total.
Le matériel sur pied par hectare d’une superficie forestière est un bon indicateur de la vitalité du matériel sur pied d’une forêt. Le volume mondial total du matériel sur pied est de 110 m3 par hectare (soit 11 000 m3 par km2) et il n’a pas changé de manière significative au cours de ces 15 dernières années.
Le matériel sur pied commercial comprend uniquement les espèces qui sont vendues ou pourraient potentiellement être vendues sur les marchés nationaux et internationaux. Le matériel sur pied commercial mondial s’élève à quelque 202 milliards de m3, ce qui représente près de la moitié du matériel sur pied total. L’Europe (y compris la Fédération de Russie) et l’Amérique du Nord et centrale détiennent environ 64% du matériel sur pied commercial mondial. Les forêts tropicales sont très riches en espèces, mais quelques-unes seulement sont considérées comme commerciales, et l’exploitation recourt habituellement à la coupe sélective, alors que les forêts tempérées sont dominées par un plus petit nombre d’espèces dont un grand nombre sont commerciales.
Dans l’ensemble, le volume de bois sur pied total a légèrement diminué entre 1990 et 2005. Le matériel sur pied commercial a légèrement diminué au niveau mondial principalement en raison d’une baisse en Europe, alors que d’autres régions n’ont connu que des changements mineurs.
Bien que de nombreux pays fournissent des informations sur le matériel sur pied, la qualité de ces informations est inégale. Quelques pays qui procèdent régulièrement à des évaluations nationales de leurs forêts possèdent des informations très fiables, mais de nombreux pays n’ont pas d’inventaires de qualité. Dans de nombreux cas, une seule estimation du matériel sur pied par hectare a été utilisée pour toutes les années de référence. En outre, les données initiales sur lesquelles se fondent les estimations sont souvent obsolètes et ne s’appliquent pas à toutes les forêts du pays. Des comparaisons entre certains pays s’avèrent d’autant plus difficiles que les définitions du matériel sur pied peuvent varier. Plus en anglais…
Tableau 5.7 : Superficie forestière et matériel sur pied 2005 [en]
Le volume de bois coupé pour la production de biens et de services (bois rond industriel) et pour la production d’énergie (bois à brûler) donne une indication de l’utilité économique et sociale des ressources forestières. Ces informations aident également à surveiller l’exploitation des forêts en comparant la quantité réelle de bois coupé avec les limites à ne pas dépasser pour que l’exploitation reste durable.
L’extraction de bois est influencée par un certain nombre de facteurs:
En 2005, le volume de bois extrait au niveau mondial s’élevait à 3 milliards de m3, dont 60% de bois rond industriel et 40% de bois à brûler. Un volume supplémentaire de 7 millions de m3 de bois à brûler a été extrait d’autres terres boisées. En Afrique, dans les Caraïbes, et en Asie du Sud et du Sud-est, les extractions de bois consistent principalement en bois à brûler pour le chauffage et la cuisine, alors qu’en Amérique centrale et du Nord, en Asie de l’Est, en Europe et en Océanie, les extractions de bois concernent principalement le bois rond industriel.
Les extractions mondiales de bois sont demeurées relativement stables, sans changement notable au cours de ces 15 dernières années, tout comme la proportion entre bois industriel et bois à brûler (respectivement 60 et 40%). Les pays d’Afrique de l’Est et du Sud ont signalé une augmentation régulière des extractions de bois: de 153 millions de m3 en 1990 à 185 millions de m3 en 2005. L’Afrique du Nord, de l’Ouest et centrale a également signalé une augmentation régulière du volume de bois coupé.
L’Asie de l’Est a signalé une diminution des extractions de bois, provoquée principalement par une interdiction de la coupe en Chine. En Asie du Sud et du Sud-est, l’Inde, l’Indonésie et la Malaise ont également signalé des extractions moins importantes. Quelques pays européens accusent une légère baisse, due notamment à la diminution des extractions de bois à brûler dans certains pays.
A l’échelle mondiale, les données quantitatives concernant les extractions de bois, surtout de bois à brûler, se basent souvent sur des chiffres relatifs à la population et des estimations de la consommation, et sont par là même peu fiables. De plus, les pays ne fournissent habituellement aucune information sur la coupe illégale et le ramassage officieux de bois de chauffage, lesquels feraient augmenter les chiffres. Plus en anglais…
Tableau 5.10 : Tendances du matériel sur pied commercial [en]
Les produits autres que le bois fournis par les forêts comprennent la nourriture-comme les baies, les champignons, les plantes comestibles, et le gibier- le fourrage et les plantes médicinales. Ces produits sont essentiels car ils répondent aux besoins de subsistance d’une grande partie de la population mondiale vivant au sein ou à proximité d’une forêt, et lui fournit des moyens supplémentaires de dégager des revenus. Les produits forestiers autres que le bois sont ramassés pour être consommés par les ménages ou vendus localement, bien que certains trouvent la voie des marchés d’exportation.
Pour comprendre la contribution potentielle de ces produits au développement durable rural, à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire, de bonnes données statistiques sont nécessaires. Les problèmes liés à des données sporadiques et peu fiables sont aggravés par l’absence d’un système de classification uniforme et par des ressources financières institutionnelles limitées. Même lorsque des statistiques nationales existent, toutes les extractions ne sont pas toujours enregistrées, et par conséquent on considère que les chiffres communiqués sont bien souvent en deçà de la réalité. L’Asie et l’Europe disposent des meilleures informations. En effet, l’Asie utilise traditionnellement des produits autres que le bois et les inclut souvent dans ses rapports nationaux officiels et ses statistiques de commerce international, ce qui n’est généralement pas le cas dans d’autres régions. L’Asie effectue les plus grandes extractions de produits forestiers autres que le bois.
Avec 74 % du total, la Chine possède de loin les extractions les plus importantes du monde en termes de produits végétaux forestiers pour l’alimentation, principalement des graines oléagineuses, des noix et des pousses de bambou. Les autres pays effectuant d’importantes extractions forestières à des fins alimentaires sont l’Inde, la République de Corée, et le Pakistan pour l’Asie ; la République tchèque, la Finlande, l’Italie et la Suède pour l’Europe ; et le Brésil pour l’Amérique du Sud. La Chine représente également 72% des extractions d’ exsudats , tels que l’extrait de tanin et la laque brute. L’Inde représente la moitié des extractions mondiales de matières premières végétales destinées à la préparation de médicaments et produits aromatiques. L'Inde représente également 42% des extractions totales d’autres produits issus des plantes, comme les feuilles de tendu et la laque, suivie du Brésil et du Mexique. Seul seize pays ont fait état d’extractions de fourrage, mais les grandes quantités signalées montrent qu’il s’agit là d’une catégorie de produits très importante. D’autres part, les pays européens ont signalé de grandes quantités de plantes ornementales, comme les sapins de Noël. Plus en anglais…
Tableau sur les extractions de produits forestiers autres que le bois [en]
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