La présente Evaluation internationale des sciences et technologies agricoles pour le développement (IAASTD) dit :
Thèmes
Le rapport de synthèse examine huit thèmes liés aux AKST qui revêtent une importance critique pour la réalisation des objectifs de l’IAASTD : bioénergie, biotechnologie, changements climatiques, santé humaine ; gestion des ressources naturelles ; échanges commerciaux et marchés ; savoirs traditionnels et locaux et innovation à base communautaire ; et femmes dans l’agriculture.
2.1 La bioénergie suscite un vif intérêt du public en raison du renchérissement des combustibles fossiles, des problèmes de sécurité énergétique et de la sensibilisation croissante aux changements climatiques, mais aussi à cause de ses effets potentiellement positifs sur le développement économique. La bioénergie comprend la bioénergie au sens classique du terme, la biomasse utilisée pour la production d’électricité, l’éclairage et le chauffage, et les biocombustibles liquides de première et deuxième génération. Les aspects économiques de la bioénergie et ses externalités sociales et environnementales, tant positives que négatives, dépendent de la source de biomasse, du type de technologie de conversion et des circonstances locales.
2.2 Faute d’options financièrement abordables, des millions de personnes dans les pays en développement ont recours à la bioénergie traditionnelle (comme le bois de chauffe) pour la préparation des repas et le chauffage, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Une telle dépendance à l’égard de la bioénergie traditionnelle peut poser d’énormes problèmes économiques et sociaux, mais aussi pour l’environnement et la santé. Il importe de redoubler d’efforts pour améliorer la bioénergie traditionnelle et accélérer le passage à des formes d’énergie plus viables.
2.3 Les biocombustibles de première génération sont essentiellement le bioéthanol et le biodiesel tirés de cultures telles que le maïs et la canne à sucre. Leur production a rapidement augmenté au cours des dernières années, mais cela tient principalement au soutien dont ils bénéficient car ils ne sont rentables que dans des conditions particulièrement favorables. La conversion de certaines cultures en combustibles peut accroître les prix des aliments et réduire notre capacité à combattre la faim. Les effets sociaux négatifs induits risquent d’être exacerbés si les petits exploitants sont marginalisés ou privés de leurs terres. Du point de vue de l’environnement, le bilan énergétique net et les niveaux d’émission de gaz à effet de serre sont très variables et vivement discutés car sujets à de fortes incertitudes. À long terme, les répercussions sur les prix alimentaires pourraient s’atténuer, mais du fait des besoins en terres et en eau qu’elle engendre, il est à prévoir que l’augmentation à grande échelle de la production de biocombustibles de première génération aura des effets nuisibles sur l’environnement dont il faudra tenir compte.
2.4 La production de biocarburants de deuxième génération tels que l’éthanol cellulosique et les technologies de conversion de la biomasse en liquides permettent de transformer des produits de base plus abondants et meilleur marché que les biocarburants de première génération. Cela pourrait réduire la superficie des terres agricoles nécessaires par unité d’énergie produite ainsi que les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie, permettant ainsi d’atténuer les pressions sur l’environnement par rapport aux biocarburants de première génération. Mais les technologies de production de biocarburants de deuxième génération n’ont pas encore été éprouvées commercialement et leurs effets environnementaux et sociaux demeurent incertains. Par exemple, l’utilisation de produits de base et de résidus agricoles peut compromettre la conservation de la matière organique nécessaire à la survie des agroécosystèmes.
2.5 L’électricité et la chaleur produites à partir de la biomasse sont des formes importantes d’énergie renouvelable qui ont généralement un meilleur rendement et émettent moins de gaz à effet de serre que les biocarburants liquides et les combustibles fossiles. Les digesteurs, les gazogènes et les appareils de combustion directe peuvent être utilisés avec succès dans certains cas, comme par exemple dans les zones non reliées au réseau.
2.6 Ces applications pourraient être étendues à plus grande échelle mais l’on a alors besoin d’AKST pour réduire les coûts et améliorer la fiabilité des opérations. Pour toutes les formes de bioénergie, les décideurs doivent soigneusement évaluer tous les coûts sociaux, environnementaux et économiques par rapport aux avantages potentiels et aux autres options énergétiques viables.
Source & ©: IAASTD,
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