Le terme « biodiversité » est la contraction de l’expression « diversité biologique ». La biodiversité reflète le nombre, la diversité et la variabilité des organismes vivants, ainsi que la façon dont ces aspects changent d’un endroit à l’autre et avec le temps. La biodiversité recouvre la diversité au sein d’une même espèce (diversité génétique), entre les espèces (diversité des espèces) et entre les écosystèmes (diversité écologique).
La biodiversité est importante dans tous les écosystèmes, qu’ils soient « naturels », comme les parcs nationaux ou les réserves naturelles, ou qu’ils soient gérés par l’homme, comme les fermes, les plantations ou encore même les parcs urbains. La biodiversité est à la base de nombreux bienfaits que les écosystèmes procurent aux êtres humains.
La biodiversité est difficile à quantifier avec précision, même avec les outils et les sources de données disponibles. Toutefois, il n’est bien souvent pas nécessaire d’avoir des réponses précises pour cerner la biodiversité, la façon dont elle change, ainsi que les causes et les conséquences de ce changement.
Divers indicateurs écologiques, comme le nombre d’espèces dans une région donnée, sont utilisés pour mesurer différents aspects de la biodiversité. Ces indicateurs constituent une composante indispensable à la surveillance, l’évaluation et la prise de décision, et ont été développés pour transmettre rapidement et facilement l’information aux décideurs politiques. Cependant, aucun indicateur pris isolément n’est capable de saisir toutes les dimensions de la biodiversité. Plus en anglais…
Encadré 1.1: Liens entre biodiversité, services des écosystèmes, et bien-être humain [en]
Encadré 1.2: Mesurer et évaluer la biodiversité, plus qu'une question de richesse d'espèces [en]
Encadré 1.3: Indicateurs écologiques et biodiversité [en]
Encadré 1.4: Critères pour des indicateurs écologiques efficaces [en]
La vie, et donc la biodiversité, se trouve à peu près partout sur la surface de la Terre et dans chaque goutte de ses plans d’eau. Peu de gens en ont conscience car la plupart des organismes vivants sont petits ou invisibles à l’œil nu, et bon nombre d’entre eux sont rares, ne vivent pas longtemps ou vivent cachés.
Il est difficile de décrire la biodiversité. Sa dimension la plus connue est la classification des animaux et des plantes par espèces, qui se concentre principalement sur les animaux visibles à l’œil nu, les écosystèmes tempérés et les aspects utilisés par l’homme. On estime qu’il existe entre 5 et 30 millions d’espèces sur Terre, et que seuls 1,7 à 2 millions d’entre-elles ont été identifiées. Des inventaires plus complets sont grandement nécessaires pour pallier ce manque. Plus en anglais…
1.2.1 Si les données disponibles ne suffisent bien souvent pas à fournir une image précise de l’ampleur et de la distribution de toutes les composantes de la biodiversité, elles permettent néanmoins de faire des approximations utiles. Par exemple, des données utiles sur la répartition des espèces sont disponibles pour certaines régions, comme les régions tempérées d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie notamment pour certains oiseaux et mammifères. Des indicateurs peuvent être utilisés pour étoffer ces informations. Les biomes sont des communautés écologiques d’organismes associées à des conditions climatiques et géographiques particulières, comme les déserts, les prairies et les forêts tropicales humides. L’étude de ces biomes peut fournir une vision d’ensemble des différentes fonctions écologiques d’une communauté et de sa diversité biologique.
La planète peut aussi être divisée en huit règnes biogéographiques partageant une évolution biologique très semblable. Il existe entre ces règnes une différence marquée dans la composition des espèces. Plus en anglais…
1.2.2 Sur base des connaissances actuelles sur la modification de la biodiversité dans le temps, il est possible de faire des estimations approximatives des rythmes d’extinction des espèces. L’histoire de la vie est caractérisée par des changements considérables. Les fossiles permettent d’estimer le rythme d’extinction d’espèces qui étaient suffisamment abondantes et grandes pour laisser une trace fossile. Les rythmes d’extinction actuels sont discutés dans la Question 3.
La dynamique de changements au sein des systèmes naturels est fort différente de celle des réactions humaines. En effet, il faut un certain temps pour que les changements dans un écosystème deviennent apparents. De plus, les rétroactions entre les systèmes socio-économiques et écologiques sont complexes. Enfin, il est difficile de prédire les seuils auxquels des changements rapides ou soudains se produiront.
Dépasser un certain seuil peut provoquer des changements rapides et considérables en termes de biodiversité et de bienfaits que l’écosystème peut procurer aux êtres humains. Ce phénomène a été observé dans les écosystèmes aquatiques ouverts, après qu’un seuil de température a été franchi, ou quand les ressources étaient surexploitées. Par exemple, un apport accru de nutriments peut transformer des récifs riches en corail en un écosystème dominé par les algues, moins diversifié et productif d’un point de vue biologique. Des espèces envahissantes peuvent également déclencher des changements spectaculaires dans la structure d’un écosystème. Par exemple, l’introduction d’un animal carnivore semblable à la méduse dans la Mer Noire a engendré la disparition de 26 espèces de premier plan pour la pêche et a contribué à la croissance de la zone «morte» dépourvue d’oxygène. Plus en anglais…
Les services fournis par les écosystèmes sont les bienfaits que les écosystèmes procurent aux humains. Ceux-ci comprennent:
La biodiversité joue un rôle important dans le fonctionnement des écosystèmes et dans les services qu’ils fournissent. Ces services dépendent autant voire plus des espèces qui composent l’écosystème que de la diversité des espèces. En effet, le fonctionnement d’un écosystème, et par conséquent sa capacité à offrir des services aux êtres humains, est fortement influencé par les caractéristiques écologiques des espèces les plus abondantes et non par le nombre total d’espèces présentes au sein de l’écosystème.
Localement, la disparition d’une espèce importante peut perturber les services fournis par un écosystème pendant longtemps. Des changements dans les interactions entre espèces peuvent également avoir des effets négatifs sur les processus liés aux écosystèmes.
Tableau 1.1: Surprises écologiques provoquées par des interactions complexes [en]
Sur la terre ferme, la biodiversité influe sur des processus clés liés aux écosystèmes, tels que la production de matière vivante, les cycle des éléments nutritifs et de l’eau, ainsi que la formation et la rétention des sols. Tous ces processus régissent et assurent les services de soutien qui sont nécessaires à tous les autres services fournis par les écosystèmes. Les différences entre régions en matière de processus liés aux écosystèmes sont dues principalement à des différences de climat, de disponibilité des ressources et à d’autres facteurs externes – et non pas à des différences liées au nombre d’espèces présentes. Bien que des pertes de biodiversité pourraient n’avoir, à court terme, que de faibles impacts sur un écosystème, elles pourraient réduire sa capacité à s’adapter à des environnements changeants dans le futur.
La biodiversité joue également un rôle dans les services de régulation qui régissent les processus liés aux écosystèmes, le climat, les inondations et la qualité de l’eau :
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