Contexte - L'exposition à des produits chimiques nocifs ou toxiques est l'un des facteurs de risque importants en termes de santé publique mis en avant parmi les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies.
Que peut-on faire pour réduire leurs effets ?
Dernière mise à jour: 15 octobre 2018Les produits chimiques, qu’ils soient d'origine naturelle ou résultant d'activités humaines, font partie de notre environnement.
Les êtres humains peuvent être exposés à des produits chimiques nocifs de différentes manières, notamment via les aliments que nous mangeons, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons et nos environnements de travail. Pour chaque filière, il existe des outils réglementaires permettant d'atténuer cette exposition, et la sécurité des travailleurs peut être assurée grâce à l'application de règles de sécurité appropriées. Dans de nombreux pays en développement, ces réglementations font toujours défaut, de même que les moyens de les appliquer. C'est pourquoi la réduction de l'exposition aux produits chimiques nocifs est l'un des éléments inclus dans trois des objectifs de développement durable1 : ODD 3 «Bonne santé et bien-être», ODD 12 («Production et consommation responsables») et ODD 6 «Eau potable et assainissement».
1
www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/
Les propriétés chimiques, physiques et toxicologiques des produits chimiques varient considérablement. Nombre de ces substances ne sont ni dangereuses ni persistantes, mais certaines peuvent même être mortelles au contact, d'autres peuvent persister dans l'environnement, s'accumuler dans la chaîne alimentaire, parcourir de grandes distances depuis leur lieu de rejet et peuvent être nocives pour la santé humaine concentrations.
Les produits chimiques nocifs peuvent donc avoir un impact important sur la santé publique2. Le taux de maladies au niveau mondial imputable à l'exposition environnementale à certaines substances chimiques nocives et leur mauvaise gestion représente au moins 4,9 millions de décès par an, dont au moins 1,2 million de décès dus à des produits chimiques industriels et agricoles. Les intoxications aiguës à de tels produits correspondent à 2% du nombre total de décès et à 1,7% du fardeau total des maladies dans le monde. Par exemple, les métaux lourds, les pesticides, les solvants, les peintures, les détergents, le kérosène, le monoxyde de carbone et les drogues entraînent des intoxications non intentionnelles qui, selon les estimations, causeraient 193 000 décès par an, la majeure partie d’entre elles pouvant être évitées.
L’exposition à certains produits chimiques toxiques peut être associée à es cancers, à une réduction du développement neurologique chez les enfants, à la maladie de Parkinson, à des effets indésirables sur la grossesse, à la cataracte, à une maladie pulmonaire chronique ou même à des suicides.
Plus d'un tiers des cardiopathies ischémiques, principale cause de décès et d'invalidité dans le monde, et environ 42% des accidents vasculaires cérébraux, deuxième facteur de mortalité dans le monde, pourraient être prévenus en réduisant ou en supprimant l'exposition aux produits chimiques nocifs. Par exemple, l’exposition passive à la fumée de tabac et la pollution de l'air ambiant contribuent pour 35% aux infections aiguës des voies respiratoires inférieures et supérieures, notamment la pneumonie, la bronchite, l'otite et la bronchiolite, principale cause de mortalité chez les enfants. Ces expositions nocives sont également liées au faible poids à la naissance et aux décès à la naissance. Le graphique suivant exprime le nombre de décès et de l’ « espérance de vie corrigée des incapacités (EVCI) »3.
2 Pour comprendre la différence entre les notions de danger et de risque
dans l’évaluation d’une substance chimique, voir la courte vidéo d’animation :
www.youtube.com/watch?v=wRmfvFYDNr8
3
L’espérance de vie corrigée des incapacités (DALY en anglais) pour une
maladie ou un état de santé correspond à la somme des années de vie perdues en
raison de la mortalité prématurée dans la population et des années perdues en raison
de l’invalidité pour les personnes atteintes d’une maladie ou ses conséquences. Une
DALY peut être considérée comme une année perdue de vie "en bonne santé".(OMS)
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 71% des intoxications non intentionnelles pourraient être évitées grâce à une meilleure sécurité chimique. Les actions qui peuvent être entreprises varient d’un secteur à l’autre, mais toutes sont axées sur de meilleures réglementations quand elles sont encore insuffisantes visant les produits chimiques et de la pollution. Parmi lesquelles celles visant à :
Les déterminants sociaux influencent également l'exposition et les effets des risques environnementaux et doivent être systématiquement intégrés dans la surveillance des risques et la planification des politiques.
Il est difficile d’en donner une estimation globale, mais pour chaque secteur, des exemples spécifiques peuvent aider à saisir l'ampleur du problème :
Dans l’ensemble donc la prévention de l’exposition semble plus rentable que le traitement des maladies qui en résultent.
Références: |
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1. The Public Health Impact of
Chemicals: Knowns and Unknowns International Programme on Chemical
Safety (IPCS) , WHO, 2016
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2. Knowns and unknowns on burden of disease due to chemicals: a
systematic review Department of 1314Public
Health and Environment, World Health Organization,
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21255392 |
3. Preventing disease through healthy environments - A global
assessment of the burden of disease from
1300environmental risks. WHO, 2016
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