Contexte - La pêche et l’aquaculture bénéficient d’une attention croissante en raison non seulement de l’importante source de moyens de subsistance et de nourriture qu’elles constituent, mais également de notre meilleure compréhension des écosystèmes aquatiques.
Beaucoup de stocks de poissons sont actuellement surexploités et la nature internationale des ressources rend la gestion des stocks difficiles. L’approvisionnement actuel en poissons est-il menacé ?
Ce Dossier est un résumé fidèle du rapport scientifique de consensus produit en 2009 par l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) : "Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture
En 2006, la production mondiale de la pêche et de l’aquaculture cumulées a atteint environ 144 millions de tonnes, desquelles 110 millions étaient destinés à la consommation humaine. Ces dernières années, la pêche s’est maintenue au même niveau, tandis que l’aquaculture a progressé. Plus en anglais…
1.1 En 2006, les pêcheurs ont capturé 92 millions de tonnes de produits de la pêche au niveau mondial. La Chine et le Pérou continuent de mener le top dix des pays où les captures sont les plus importantes. Plus en anglais…
1.2 Les océans et les mers fournissent près de 90% des captures mondiales. Depuis le milieu des années 1990, ces captures sont restées relativement stables (entre 80 et 86 millions de tonnes) et ont atteint un plancher relatif en 2006. L’espèce la plus pêchée est l’anchois dans le sud-est du Pacifique. Plus en anglais…
1.3 La part des captures effectuées en haute mer, dans les eaux internationales en dehors des zones de pêche relevant de la juridiction des pays côtiers, a augmenté ces dernières décennies pour atteindre environ 13% du total des captures marines en 2006. Les espèces d’eau profonde constituaient près d’un tiers de ces captures. De plus en plus d’efforts sont réalisés pour en apprendre davantage sur les captures effectuées dans les eaux internationales et pour mieux les réguler. Plus en anglais…
1.4 En 2006, les captures des eaux intérieures ont dépassé pour la première fois les 10 millions de tonnes, ce qui représentait 7% de la production totale de la pêche. La majeure partie de la production mondiale provenait de pays en voie de développement, en particulier d’Afrique et d’Asie. Néanmoins, les statistiques pour la pêche intérieure restent peu fiables et incomplètes. Plus en anglais…
1.5 L’aquaculture s’est fortement développée ces dernières décennies. A lui seul, ce secteur représente actuellement près d’un tiers de l’offre mondiale de produits halieutiques (et environ la moitié de l’offre de poissons pour l’alimentation) alors qu’en 1970 il n’en représentait que 4%. La Chine est de loin le plus grand producteur. Plus en anglais…
2.1 La pêche et l’aquaculture offrent un emploi et un revenu direct à quelque 43,5 millions de personnes, principalement des pêcheurs mais aussi de plus en plus d’aquaculteurs. Bien souvent, il est difficile de disposer de statistiques détaillées, en particulier concernant les activités de pêche à petite échelle dans les pays en développement. Globalement, la tendance montre que le nombre d’emplois pour les pêcheurs stagne et que l’aquaculture offre de plus en plus d’opportunités. Plus en anglais…
2.2 Quelque 2 millions de navires de pêche motorisés sont en activité dans le monde. Il s’agit pour la plupart de petits navires de moins de 12 mètres, ceux-ci étant partout prédominants, en particulier en Afrique, en Asie et au Proche-Orient. Une très grande partie de l’ensemble de la flotte de pêche est concentrée en Asie. Bon nombre de pays ont adopté des politiques visant à limiter la croissance de leur capacité de pêche afin de protéger les ressources aquatiques et de faire de la pêche une activité économique viable. Ces dernières années, un nombre croissant de navires de pêche se sont retirés des registres nationaux et sont listés comme navigant sous un drapeau « inconnu ». Il se peut que ces navires soient impliqués dans des activités de pêche illégale, non déclarée et non réglementée, malgré les efforts à l’échelle mondiale pour éradiquer ces activités. Plus en anglais…
3.1 Un peu plus de la moitié de tous les stocks de poissons surveillés sont à présent totalement exploitées, avec des captures proches des limites de leur rendement durable maximal, ce qui exclut toute intensification de la production. Près d’un quart des stocks sont surexploités, épuisés ou en cours de lente reconstitution. Les stocks de poissons restants sont sous- ou modérément exploités. Plus en anglais…
3.2 Le nombre élevé de stocks qui sont pleinement exploités ou surexploités indique que, au niveau mondial, le potentiel maximum des pêches de capture marines a été atteint et que des mesures de gestion sont nécessaires pour réduire l’exploitation. Une attention toute particulière doit être accordée aux espèces hautement migratrices, aux stocks répartis sur deux régions administratives ou plus ainsi qu’aux stocks de haute mer. Plus en anglais…
3.3 Malgré l’importance sociale et économique de la pêche, les tentatives de gestion durable dans de nombreuses parties du monde ont été infructueuses. Il est donc urgent de réagir au niveau mondial. Une approche écosystémique de la pêche s’impose, de sorte à protéger et conserver les écosystèmes tout en fournissant de la nourriture, des revenus et des moyens de subsistance issus de la pêche de façon durable. Dans ce cadre, un ensemble de mesures ont été proposées, parmi lesquelles l’interdiction de certaines pratiques de pêche, l’établissement de zones maritimes protégées et la limitation de droits d’accès. Plus en anglais…
3.4 Les produits de la pêche intérieure constituent une part essentielle du régime alimentaire de bon nombre de personnes dans le monde, principalement dans les pays en voie de développement. Les impacts de l’activité humaine sur les écosystèmes – sous la forme d’espèces exotiques envahissantes, de pollution, de fragmentation des habitats et de modification des cycles des inondations – ont pour effet de réduire la capacité des stocks de poissons à se remettre de la pression de la pêche. La gestion de la pêche devrait tenir compte de ces menaces afin de sauvegarder et d’améliorer la pêche intérieure actuelle qui apporte une sécurité alimentaire à des millions de personnes. Plus en anglais…
L’homme consomme plus des trois quarts de la production mondiale de poissons. Le reste sert en majeure partie à nourrir les animaux, principalement sous la forme de farines de poisson.
La moitié des poissons sont consommés par l’homme sous leur forme fraîche, tandis que l’autre moitié est soumise à une transformation quelconque. Le poisson transformé est souvent congelé ou encore mis en conserve, séché, salé, fumé, etc.
Dans les pays développés, la priorité est donnée à la commodité et à la variété et la plupart des poissons destinés à la consommation humaine sont transformés. Dans les pays en développement en revanche, le poisson est le plus souvent consommé frais et, lorsqu’il est transformé, les méthodes utilisées sont moins sophistiquées, comme par exemple le salage ou le séchage. Cependant, de nombreux pays en voie de développement ont de plus en plus souvent recours à la transformation du poisson pour répondre à la demande des marchés domestiques ou aux exigences d’exportation.
Le poisson joue également un rôle important dans la production de fourrage pour animaux et de composés pour l’industrie pharmaceutique. Plus en anglais…
5.1 En 2006, 54 millions de tonnes de poissons et d’autres produits de la pêche ont été échangés sur les marchés internationaux pour un montant de 85,9 milliards de dollars. La valeur des biens commercialisés a continué d’augmenter en 2007, emmenée par la hausse mondiale des prix. En 2008 cependant, la demande semble s’être affaiblie à mesure que la crise financière commençait à s’implanter. Depuis 2002, la Chine est le plus grand exportateur mondial de poissons et de produits dérivés de la pêche, une position renforcée tant par la croissance de sa production de pêche que par l’expansion de son industrie de transformation. Les plus grands importateurs sont, de loin, le Japon et les Etats-Unis d’Amérique. Plus en anglais…
5.2 Les pays en voie de développement jouent un rôle primordial dans l’industrie de la pêche. Ils comptent pour plus des trois quarts de la production mondiale de la pêche et pour près de la moitié des exportations du monde. Une grande partie des exportations des pays en voie de développement est destinée aux pays développés où la demande augmente mais où la production nationale de pêche tend à stagner. Plusieurs pays en voie de développement importent des matières premières et réexportent des produits de la pêche transformés. Plus en anglais…
5.3 Les espèces et les produits dérivés de la pêche ayant une grande valeur sur les marchés mondiaux comptent notamment la crevette, le saumon, le thon, les poissons de fond, le calamar et le poulpe ainsi que la farine de poisson et l’huile de poisson. Cependant, des espèces ayant une valeur relativement faible et commercialisés en masse, telles que le tilapia d’aquaculture, ont également gagné en importance sur les marchés mondiaux.
Le poisson étant une denrée hautement périssable, plus de 90% des poissons commercialisés au niveau international sont des poissons transformés. Toutefois, grâce aux progrès technologiques et logistiques, le commerce de poissons vivants est en hausse. Plus en anglais…
La consommation de poissons s’est considérablement modifiée au cours des quarante dernières années. Dans l’ensemble, la consommation par personne par an a augmenté de manière constante et est passée de 9,9 kg en moyenne dans les années 1960 à 16,4 kg en 2005. La Chine a compté pour la plus grande part de la croissance mondiale de la consommation de poissons de ces dernières années ; l’offre en poissons par personne y était d’environ 26,1 kg en 2005. La consommation de poissons et de fruits de mer varie grandement selon les régions du monde, les moyennes locales oscillant entre 1 kg et plus de 100 kg par personne par an.
L’augmentation de la consommation de poissons au niveau mondial reflète les tendances au niveau de la consommation de nourriture en général, la consommation alimentaire par personne ayant augmenté au cours de ces dernières décennies. Cependant, dans beaucoup de pays, des peuples sont encore confrontés à des pénuries de nourriture et à des insuffisances en nutriments. En effet, l’accès aux aliments reste fortement inégalitaire. Dans de nombreuses régions du monde, le poisson contribue à la sécurité alimentaire en apportant un complément précieux pour des alimentations diversifiées et nutritives. Beaucoup de populations en dépendent dans leur régime alimentaire quotidien.
La production de l’aquaculture joue un rôle de plus en plus important dans l’offre de poissons et d’autres produits dérivés de la pêche. En 2006, l’aquaculture a fourni près de la moitié de tous les produits de la pêche destinés à la consommation humaine. On s’attend à ce que l’augmentation de la quantité de poissons disponibles à la consommation humaine provienne principalement de l’aquaculture.
Les tendances actuelles en matière de consommation de poissons devraient continuer dans un avenir prévisible. Dans les pays en voie de développement, le passage à une alimentation plus riche en produits d’origine animale va accroître la demande. Dans les pays industrialisés, les questions telles que la sécurité et la qualité des aliments, les préoccupations environnementales et le bien-être des animaux seront probablement plus importantes que les changements de prix et de revenus. Plus en anglais…
7.1 Les océans de la planète soutiennent les activités économiques à grande échelle. Leurs ressources de pêche doivent donc être réhabilitées et protégées afin de garantir leur productivité à long terme. Cela requiert, tant dans les pays développés que dans les pays en voie de développement, une gestion raisonnable de la pêche ainsi qu’une capacité à mettre en œuvre des mesures de gestion. Plus en anglais…
7.2 Des Organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP) sont responsables de la gestion des stocks de poissons vivant dans les eaux internationales ainsi que des stocks de poissons migrant dans les eaux de plusieurs Etats au sein d’une même région. Leur efficacité reste réduite en raison d’une apparente incapacité ou répugnance des Etats membres à prendre des décisions pratiques de gestion et à les appliquer de manière opportune. Plus en anglais…
7.3 Combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée de même que les activités qui y sont liées est un objectif mondial majeur dans la mesure où ces pratiques représentent non seulement une menace pour les stocks de poissons et les habitats marins, mais également pour la sécurité alimentaire et les économies des pays en développement. Plus en anglais…
7.4 Les autres questions politiques urgentes actuellement en cours de discussion au niveau international concernent notamment la gestion des pêches en eau profonde dans les eaux internationales, les espèces hautement migratrices et les stocks de poissons répartis dans les eaux de plus d’un seul Etat, ou encore le problème des captures accidentelles d’espèces non désirées. Plus en anglais…
7.5 Les gouvernements jouent un rôle proactif toujours plus grand dans le développement de l’aquaculture. Bon nombre de pays, tant développés qu’en voie de développement, ont promulgué – ou sont sur le point de le faire – des règlementations nationales relatives à l’aquaculture qui régissent l’accord des licences, la surveillance et le contrôle de l’aquaculture. Plus en anglais…
7.6 De nouvelles règles régissant l’utilisation de subventions dans le secteur de la pêche sont en cours de négociation au sein de l’Organisation mondiale de commerce. Il a été proposé d’interdire les subventions qui contribuent à la surpêche et à une surcapacité des flottes de pêche. Un certain nombre d’accords commerciaux sont entrés en vigueur au cours de ces dernières années, mais leur plein impact n’a pas encore été observé. Plus en anglais…
Le rapport « La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2008 » conclut que ces dernières années, au niveau mondial, la pêche et l’aquaculture ont continué à suivre les tendances qui se dessinaient déjà à la fin des années 1990. En d’autres termes, les quantités pêchées stagnent tandis que la production de l’aquaculture se développe plus rapidement que tout autre secteur d’alimentation animale.
En outre, la sauvegarde des emplois liés à la pêche ainsi que la durabilité des captures commerciales et de l’écosystème aquatique duquel elles proviennent, suscitent toujours plus d’inquiétudes.
Environ les trois quarts des réserves marines surveillées sont à présent complètement exploitées, surexploitées, voire même épuisées. Par conséquent, il semble ne plus y avoir de potentiel pour accroître davantage la capture marine. De plus, l’état actuel des ressources de pêche et de leurs écosystèmes ne permet plus vraiment de retarder les actions visant à améliorer la gestion des stocks de poissons qui auraient dû être réalisées durant ces trente dernières années.
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