Contexte - Le chlore et l’hypochlorite d sodium sont largement utilisés comme désinfectants et agents de blanchiment, en particulier comme désinfectant pour l’eau potable.
Il apparaît que les limites d’usage recommandées depuis plusieurs années sont toujours valables en 2017.
Ceci est une synthèse et un résumé de plusieurs rapports scientifiques de consensus. Pour une liste complète des sources, vous pouvez vous référer à la section références.
Le chlore est produit en grande quantité pour être utilisé à des fins industrielles et domestiques notamment comme désinfectant et agent de blanchiment. Il est largement utilisé pour désinfecter l'eau potable et l'eau de piscine et pour éviter les bactéries et les odeurs dans l'industrie alimentaire. Lorsque le chlore gazeux est utilisé pour la désinfection de l'eau potable et des piscines, il est ajouté à l'eau et se transforme en particulier en hypochlorite de sodium et en acides hypochloreux. Les différentes formes existent en équilibre l'une avec l'autre, les quantités relatives variant avec le niveau d’acidité (pH ) de l’eau. Elles se dégradent rapidement en présence de matière organique et ne sont donc pas bioaccumulés ni ne persistent dans l'environnement.
Comme l'a établi le Programme International sur la Sécurité Chimique (PISSC, OMS), les propriétés biocides remarquables du chlore ont été quelque peu dévalorisées par le fait de la formation de sous-produits préoccupants pour la santé publique comme le chloroforme, du fait même du processus de désinfection. En conséquence, des désinfectants chimiques alternatifs, tels que l'ozone (O3), le dioxyde de chlore ClO2 et la monochloramine sont de plus en plus utilisés. Cependant, il a été montré que chacun d'entre eux forme son propre ensemble de sous-produits.
La conclusion générale des évaluations les plus récentes est qu'il n'y a pas besoin de plus amples informations et / ou de tests complémentaires et qu'il n'y a pas nécessité de mesures de réduction des risques au-delà de celles qui sont déjà appliquées pour la protection de la santé humaine et de l'environnement.
Le rapport du PISSC a insisté sur le fait que les risques pour la santé des sous-produits aux niveaux où ils se produisent dans l'eau potable sont extrêmement faibles par rapport aux risques associés à une désinfection insuffisante et il est important que la désinfection ne soit pas compromise en essayant de contrôler ces sous-produits. Lorsque les circonstances locales exigent qu'un choix soit établi entre les limites microbiologiques ou les limites pour les désinfectants et les sous-produits de désinfection, la qualité microbiologique doit toujours prévaloir. Le rapport a conclu qu'une désinfection efficace ne doit jamais être compromise.
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http://www.inchem.org/documents/ehc/ehc/ehc216.htm
Les principales voies d'exposition au chlore et à l'hypochlorite de sodium (ses solutions sont également appelée «eau de Javel») sont via l'eau potable, les aliments et le contact avec des objets blanchis ou désinfectés avec ces substances. Les personnes peuvent également être exposées au chlore sur leur lieu de travail (pendant la fabrication et l'utilisation du chlore comme intermédiaire chimique), pendant leur utilisation dans la désinfection de l'eau, et indirectement via l'environnement.
Les sous-produits de désinfection peuvent être contrôlés par l'élimination de leurs précurseurs que sont les molécules organiques naturelles et leur élimination ou leur désinfection modifiée. Les matières organiques naturelles peuvent être éliminées de l'eau avant le traitement par la protection de l'eau à la source, par coagulation, utilisation de charbon activé granulaire, la filtration sur membrane et la biofiltration de l'ozone, ainsi que par des mesures d'hygiène simples dans les piscines (comme la douche avant d'entrer dans la piscine et éviter d’y uriner).
Au-delà des limites d'exposition acceptables, l'exposition humaine au chlore gazeux peut entraîner des effets locaux sur les voies respiratoires supérieures en raison de ses effets corrosifs. Un tel risque est essentiellement lié à l'exposition professionnelle.
En ce qui concerne l'exposition des humains et des animaux au chlore via l'eau potable, le rapport de l'OMS indique qu'aucun effet spécifique négatif en relation avec le traitement des eaux n'a été observé.
Le chlore ne constitue pas une préoccupation en matière de mutagénicité et de cancérogénicité et aucun des sous-produits de chloration étudiés jusqu'à présent n'est considéré comme cancérogène aux concentrations normalement observées dans l'eau potable. Dans une étude de toxicité chez le rat exceptionnellement longue (7 générations), l'incidence des tumeurs malignes chez les animaux consommant de l'eau potable avec un taux de chlore de 100 mg /L ne différait pas de celle des animaux témoins2 .
Cependant, des discussions subsistent encore pour le cancer de la vessie, bien que le caractère causal de l'association reste non concluant. L'Agence internationale de recherche sur le cancer (CIRC), qui est associée à l'OMS, a conclu que les molécules liées à l'hypochlorite ne sont pas classables quant à leur cancérogénicité pour les humains (Groupe 3).
Par ailleurs, le Comité scientifique des risques sanitaires et environnementaux (SCHER) de la DG SANTE (Commission de l’UE) soutient la conclusion que sur la base des données disponibles sur l'hypochlorite et le chlore, il n'existe actuellement aucune preuve d’effet toxique sur le développement ou la reproduction de l’hypochlorite de sodium. Par ailleurs, il a été rapporté que, dans certaines conditions, en particulier chez les jeunes enfants, de l'asthme peut être provoqué via une exposition à de l'eau chlorée, par l'intermédiaire de sous-produits de chloration, les chloramines, même si les données scientifiques n’indiquent pas clairement que la natation récréative augmente le risque d'asthme chez l’enfant.
Des épisodes de dermatite ont également été associés à une exposition au chlore et à l'hypochlorite, mais ces éléments n'ont pas encore été discutés dans les derniers rapports de référence disponibles.
2 COC - UK Committee on Carcinogenicity of chemicals in food consumer products and the environment.. Annual Report 2008 - Second Statement on Chlorinated Drinking Water and Cancer.
La valeur de référence indicative pour le chlore définie par l'OMS est de 5 mg/L. Il convient de noter que cette valeur est une valeur prudente. Il est par ailleurs intéressant de noter que la plupart des individus sont capables de détecter le chlore ou ses sous-produits (par exemple, les chloramines) à des concentrations inférieures à 5 mg /L et même à des concentrations inférieures à 0,3 mg /L.
L'hypochlorite de sodium est très toxique pour les organismes aquatiques. Cependant, comme la substance est extrêmement réactive, de l’hypochlorite de sodium rejeté dans les évacuations domestiques réagira avec la matière organique qui y est présente et sera éliminé avant d'atteindre l'environnement. Le chlore ne persiste pas non plus dans l'atmosphère.
En ce qui concerne les sous-produits chlorés, l'évaluation des risques de l'UE a examiné les résultats des tests menés sur des effluents d’eaux usées chlorées et a observé que les sous-produits halogénés présents n'accroissaient pas leur toxicité ni ne réduisaient la biodégradabilité de l'effluent. Comme ces tests simulent la « pire situation réaliste possible », il ne devrait pas y avoir de préoccupation du fait des sous-produits halogénés générés par l'utilisation de chlore dans l’eau. Il en est de même pour ce qui concerne l’air atmosphérique.
Références : |
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Chlore:
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Hypochlorite de Sodium :
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