Contexte - Ceci est une synthèse sur l’évolution des taux de cancer et de la mortalité qui y est lié, ainsi que sur les principaux types de cancer, les causes connues et les méthodes de prévention.
Ceci est une synthèse et un résumé de plusieurs rapports scientifiques de consensus. Pour une liste complète des sources, vous pouvez vous référer à la section références.
Ceci est une synthèse factuelle de rapports récents sur le cancer produits par des organisations de santé dans le monde entier dont l'OMS1, l'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (CIRC-IARC)2 et 3, le National Institute of Health (NIH) et le National Cancer Institute (NIH) aux USA3 , l’INSERM4 (France), le Cancer Research (GB)5.
L'évolution des taux de cancer et la mortalité qui y est liée, ainsi que les principaux types de cancer et les principales causes connues et les moyens de prévention décrits dans ces rapports sont passés en revue.
Il est important de faire la distinction entre l'incidence du cancer, qui reflète le nombre de cas diagnostiqués, et la mortalité liée au cancer. Comme la population vieillit et que l'âge est l'un des principaux facteurs de risque de cancer, le nombre de cas de cancer est, dans l'ensemble, en augmentation. Cependant, une détection plus précoce et des traitements plus efficaces signifient que, bien que le nombre de cas augmente, la mortalité diminue, du moins pour certains types de cancer comme le cancer du sein6.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS)1, l'augmentation importante des nouveaux cas – de 10 millions de nouveaux cas dans le monde en 2000 à 15 millions en 2020 - sera en effet principalement liée au vieillissement constant des populations des pays développés et des pays en développement, ainsi qu’à l’évolution du tabagisme et à la croissance de l'adoption de modes de vie malsains.
Selon les statistiques publiées par l’OMS7, en 2012 (les dernières statistiques mondiales disponibles) environ 14 millions de nouveaux cas de cancer ont été détectés et 8,2 millions de personnes sont mortes de cancers, ce qui en fait une cause majeure de morbidité et de mortalité dans le monde. Les 6 types les plus courants de décès par cancer identifiés par l'OMS sont:
Parmi les hommes, les 5 cancers les plus fréquemment diagnostiqués en 2012 étaient le cancer du poumon, de la prostate, du colorectum, de l'estomac et du foie. Chez les femmes, les 5 sites les plus fréquemment diagnostiqués étaient les cancers du sein, du colorectum, du poumon, du col de l'utérus et de l'estomac. Dans le cas des cancers liés au travail, les types les plus courants sont le cancer du poumon, le mésothéliome (cancer du poumon généralement associé à l'exposition à l'amiante) et le cancer de la vessie.
Le nombre de nouveaux cas devrait augmenter d'environ 70% au cours des deux prochaines décennies. Selon l'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (CIRC)8, le fardeau futur du taux de cancers à l'échelle mondiale pourrait être beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui en raison de l'adoption par les pays économiquement en développement des modes de vie occidentaux tels que le tabagisme, la mauvaise alimentation, l'inactivité physique et des facteurs liés à la reproduction : âge à la première menstruation; âge à la première naissance, la parité, âge à la ménopause et durée de l'allaitement, effets hormonaux externes.
L’incidence des cancers du poumon, du sein et du colorectum, qui sont liés à ces facteurs, augmentent en effet dans les pays économiquement développés continueront d'augmenter si d’autres mesures préventives ne sont pas largement appliquées.
Il n'est généralement pas possible de savoir exactement pourquoi une personne développe un cancer et une autre pas, mais il existe des facteurs connus qui augmentent le risque d'une personne d'avoir un cancer. Environ un tiers des décès par cancer peuvent être liés à cinq principaux facteurs de risque associés à l'alimentation et au comportement :
Comme déjà indiqué, le vieillissement est un autre facteur fondamental du développement du cancer probablement lié à une augmentation avec l'âge de risques pour des cancers spécifiques combinée à la tendance pour les mécanismes de réparation de l'ADN cellulaire d'être moins efficace.
Pour l'OMS, 19% de tous les cancers dans le monde sont aussi attribuables à des «causes environnementales» dites externes. Il s'agit notamment de la pollution de l'air, de l’exposition aux rayons UV, de la fumée intérieure provenant de l'utilisation domestique de combustibles solides et de l’exposition intérieure au gaz radon. Celles-ci représentaient environ 2% des causes de cancer en 2008, ce qui représente 1,3 million de décès annuels.
Comme l'a souligné l'OMS9, le rôle joué par les gènes diffèrent grandement, allant de gènes qui déterminent complètement l'état de la maladie (gènes spécifique à la pathologie) à des gènes qui interagissent avec d'autres gènes et les facteurs environnementaux pour provoquer le développement d’un cancer (gènes de susceptibilité à la pathologie).
De fait, la proportion de cancers causés directement par l'hérédité génétique est faible, environ moins de 5% pour le cancer du sein, et moins encore pour la plupart des autres types de cancer, à l'exception du rétinoblastome chez les enfants.
Les études ont montré que les principaux déterminants de la plupart des cancers sont en effet les facteurs de style de vie et environnementaux, plutôt que les facteurs génétiques héréditaires. Cependant, les différences dans la capacité de l’organisme à transformer les substances chimiques pour les éliminer éliminées (« métabolisme »), qui est génétiquement contrôlée, expliquent également des différences dans la susceptibilité des individus au cancer.
L'OMS10 explique que la transformation d'une cellule normale en une cellule cancéreuse se produit en plusieurs étapes, généralement par la progression d'une lésion précancéreuse jusqu’au stade de tumeur maligne. Les cellules subissent alors des changements métaboliques et comportementaux progressifs qui les mènent à se multiplier de façon incontrôlée . Ces changements peuvent être soit liés à des mutations des gènes eux-mêmes, soit à la façon dont les gènes sont exprimés dans la cellule. Ils sont ainsi le résultat de l'interaction entre les facteurs génétiques d'une personne (les antécédents familiaux peuvent être un indicateur de facteurs de risque génétiques) et des niveaux d’exposition à des agents externes, tels que certains rayonnements, produits chimiques ou agents infectieux.
Toute substance qui peut causer un cancer est classée comme substance cancérigène. Cependant, comme l'a souligné l'Institut National du Cancer des USA (NIH)11, cela ne signifie pas que la simple exposition à une substance qui a été classée comme cancérogène entraînera nécessairement un cancer. De nombreux facteurs influent sur le fait qu’une personne exposée à un cancérogène développera un cancer, particulièrement l’intensité et la durée de l'exposition ainsi que le contexte génétique de l'individu. Les cancers causés par des expositions involontaires à des agents cancérogènes environnementaux sont plus susceptibles de se produire dans des sous-groupes de la population, comme les travailleurs de certaines industries qui peuvent être exposés à des substances cancérogènes sur leur lieu de travail.
Aflatoxines | Goudron de houille et de charbon | Composés du nickel |
Acides aristolochiques(issus de végétaux) | Emissions de four à coke | Radon |
Arsenic | Silice cristalline (de taille respirable) | Exposition passive à la fumée de tabac |
Amiante | Erionite | Suies |
Benzène | Oxyde d’éthylene | Brouillards d'acides inorganiques forts contenant de l'acide sulfurique |
Benzidine | Formaldehyde | Thorium |
Beryllium | Composés hexavalents du chrome | Chlorure de vinyle |
1,3-Butadiène | Emissions intérieures de la combustion domestique de charbon et charbon de bois | Poussière de bois |
Cadmium | Huiles minérales vierges et produits de leur distillation |
La plupart des facteurs de risque de cancer (et aussi de protection) sont initialement identifiés dans des études épidémiologiques. Dans ces études, les scientifiques se penchent sur de grands groupes de personnes et comparent les facteurs de risque (mode de vie, profession, ...) de ceux qui développent le cancer avec ceux qui n'en développent pas. Ces études peuvent alors montrer que les personnes qui développent un certain type de cancer sont celles plus ou moins susceptibles de se comporter de certaines façons ou d'être exposées à certaines substances que celles qui ne la développent pas. Mais comme le souligne l'American Cancer Society12, de telles études ne prouvent pas directement par elles-mêmes qu'un comportement ou une substance spécifique provoque un cancer. Par exemple, le résultat pourrait être le résultat du hasard, ou le vrai facteur de risque pourrait être autre chose que celui suspecté. Cependant les résultats de ce type d’études attirent parfois l'attention des médias et cela peut conduire à de mauvaises interprétations sur la façon dont un cancer se déclare et se propage. Pour de plus amples renseignements à ce sujet, consulter la page sur « Les mythes et les idées fausses sur le cancer » proposée par l'American Cancer Society13.
Même si une substance ou une exposition est connue ou soupçonnée de causer le cancer, cela ne signifie pas nécessairement qu'elle peut ou doit être évitée à tout prix. Par exemple, l'hormone oestrogène qui est produite naturellement dans le corps est une substance reconnue comme carcinogène. L'exposition au rayonnement ultraviolet (UV) de la lumière du soleil est également connue pour pouvoir causer des cancers (mélanomes), mais une exposition aux rayons UV est nécessaire pour produire la vitamine D et il n'est donc ni pratique ni souhaitable d'éviter complètement l’exposition au soleil.
Des substances classées comme cancérogènes comprennent également de nombreux médicaments couramment utilisés, en particulier certaines hormones et les médicaments utilisés pour traiter le cancer. Par exemple, le tamoxifène augmente le risque de certains types de cancer de l'utérus, mais peut être très utile dans le traitement de certains cancers du sein, ce qui peut être plus important pour certaines femmes14.
Pour réduire l'exposition aux carcinogènes connus sur le lieu de travail, des règlements ont été mis en place dans le monde entier. En dehors du lieu de travail, les gens peuvent également prendre des mesures pour limiter leur exposition aux carcinogènes connus, tels que tester leur sous-sol pour la présence éventuelle de gaz radon, arrêter de fumer, limiter l'exposition au soleil ou maintenir un poids santé.
En ce qui concerne la prévention, il existe deux voies principales: la prévention primaire qui évite l'exposition aux facteurs de risque et la prévention secondaire qui favorise la détection précoce du cancer par le biais de dépistages. La première voie est la plus efficace du point de vue de la santé publique, mais la prévention secondaire est cruciale pour augmenter la survie des personnes déjà atteintes d’un cancer.
En termes de classification réglementaire, le concept de «danger» désigne les propriétés intrinsèques d'un agent (physique, chimique, biologique) - sa capacité à causer un dommage - alors que le concept de «risque» prend également en considération la probabilité et le niveau d'exposition à l'agent considéré comme dangereux15. Cela peut entraîner des classifications différentes, y compris pour les effets cancérogènes, selon que le risque est intégré comme facteur de classification ou non. Ainsi, l'Agence internationale de recherche sur le cancer (CIRC) classe les substances uniquement en fonction de leur potentiel de causer le cancer («danger»). Plus spécifiquement, le CIRC a ainsi évalué plus de 900 agents et procédés et ceux-ci ont été classés selon le schéma suivant16:
Groupe | Description | Nombre |
(*) ce qu'en principe, le CIRC évalue uniquement les substances ou procédés soupçonnés d'être cancérigènes. | ||
Group 1 | Cancérogène pour l'homme | 118 agents |
Group 2A | Probablement cancérigène pour l'homme | 79 |
Group 2B | Possible cancérogènepour l'homme | 290 |
Group 3 | Non classifiable quant à sa cancérogénicité pour l'homme | 501 |
Group 4 | Probablement pas cancérogène pour l'homme | 1(*) |
Habituellement, des organisations ou des organismes qui traitent des programmes de gestion des risques pour les cancérogènes existent dans tous les pays, souvent en termes d’évaluation de types spécifiques de cancer (par exemple, cancer du sein, de la prostate ...) ou dans certains secteurs (air, eau, entreprises).
Par exemple, en Europe, l'Autorité européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) traite des cancérogènes potentiels associés à la production alimentaire et aux aliments (par exemple, liés aux résidus de pesticides). En ce qui concerne l'exposition sur le lieu de travail, des listes spécifiques de substances sont également établies par des organismes ou agences pour la sécurité et la santé au travail (OSHA), comme aux États-Unis ou en Europe17, afin de limiter l'exposition à ces agents potentiellement cancérogènes.
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