Les recherches indiquent clairement que les SAE peuvent agir de diverses façons sur différentes parties du corps. La plupart des études portent sur l'influence des SAE sur les récepteurs hormonaux: les parties des cellules-cibles sur lesquelles les hormones se fixent afin de déclencher un effet. En occupant les mêmes sites récepteurs des cellules-cibles qu'une hormone naturelle, les SAE peuvent imiter l'effet d'une hormone ou bloquer son action.
Les autres modes d'action des SAE – comme perturber la production, le transport ou la décomposition des hormones – semblent tout aussi importants. Cependant, dans la plupart des études indiquant un lien entre l'exposition aux SAE et des effets néfastes, les mécanismes d'action des perturbateurs endocriniens sont encore mal compris.
Il est donc difficile de distinguer les effets directs et indirects. Ainsi, il faut prendre des précautions si l'on veut prévoir les effets sur les espèces sauvages ou sur les humains dans le monde ‘réel’ à partir de résultats d'études en laboratoire. De plus, si l'on cherche à prévoir les effets sur une espèce à partir d'observations faites sur une autre, il est important de connaître les similitudes et les différences entre les systèmes endocriniens des différentes espèces animales et des humains.
Un ensemble combiné d'observations (données de laboratoire et épidémiologiques) sera nécessaire pour analyser les situations où l'exposition à des SAE peut influer sur les systèmes endocriniens. Plus en anglais…
Malgré le manque d'informations exhaustives sur les mécanismes d'action des substances à action endocrine (SAE), des stades spécifiques de la vie des animaux et des humains ont été identifiés, où l'organisme est vulnérable à une perturbation endocrinienne.
On sait pour l'instant que:
On dispose d'informations considérables sur les réponses hormonales au niveau moléculaire et de peu d'informations concernant les éventuels effets de ces changements moléculaires sur la santé. Tant que ces informations ne seront pas disponibles, le caractère nocif des SAE restera difficile à établir et sujet à controverse. Plus en anglais…
Le point peut-être le plus controversé est de savoir à partir de quel niveau d'exposition les substances à action endocrine (SAE) produisent un effet. Cette controverse est en partie due aux mécanismes d'action des SAE consistant souvent à imiter ou à bloquer les actions des hormones sécrétées naturellement par l'organisme. Ces hormones naturelles sont souvent plus puissantes que des SAE exogènes et sont présentes dans l'organisme à des niveaux qui influencent déjà les fonctions biologiques.
Les SAE venant s'ajouter à ces hormones naturelles, on peut argumenter qu'une exposition à de faibles doses de SAE pourrait entraîner des effets additionnels mesurables sur les fonctions biologiques. En d'autres termes, il pourrait ne pas y avoir de valeur seuil pour l'action des SAE – c'est-à-dire que toute exposition, même faible, pourrait provoquer des effets.
Les rapports sur les effets à faible dose sur les animaux de laboratoire sont très controversés et font l'objet de recherches intensives. Des scientifiques de différents laboratoires n'ont pas toujours été en mesure d'obtenir les mêmes résultats à faible dose. Il s'agit également de savoir si les méthodes d'essai traditionnelles sont suffisamment robustes pour relever des effets à faible dose.
La controverse porte également sur les effets de synergie – déterminer si une exposition simultanée à des SAE aux actions similaires pourrait produire des effets plus importants que la somme de leurs actions individuelles. Des scientifiques de différents laboratoires n'ont pas non plus été en mesure d'obtenir les mêmes résultats avec des associations de SAE.
La période d'exposition est également un facteur important pour déterminer la réponse de l'organisme à différentes doses - chez l'homme et la faune - en terme d'effets sur le développement, la reproduction, le cancer, le système immunitaire et le système nerveux.
On ne peut pour l'instant tirer de conclusion définitive sur les effets à faible dose. Les chercheurs continuent d'étudier cette éventualité. Plus en anglais…
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