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Contexte - La demande d'eau dans le monde augmente régulièrement alors que l'approvisionnement en eau est confronté à des problèmes de pollution, de changement climatique, de désertification et d'agriculture.
Ces défis peuvent-ils être satisfaits avec des solutions inspirées par des processus naturels ?
Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2018 par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science
et la culture (UNESCO) : "
Lancé en mars 2018 lors du 8e Forum mondial de l'eau, le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau -solutions fondées sur la nature pour la gestion de l’eau, montre comment les solutions fondées sur la nature constituent un moyen essentiel au-delà du « business-as-usual » de relever de nombreux défis mondiaux en matière d'eau tout en apportant des avantages supplémentaires essentiels à tous les aspects du développement durable.
Les solutions fondées sur la nature (SfN) pour la gestion des ressources en eau sont inspirées et soutenues par la nature et utilisent ou imitent, des processus naturels pour contribuer à une meilleure gestion de l'eau. Ils peuvent être appliqués à petite échelle, par exemple dans le cas d'une toilette sèche, ou à grande échelle, lorsqu'il s'agit de paysages entiers. Ces infrastructures vertes utilisent des systèmes naturels ou semi-naturels tels que les zones humides pour offrir des options de gestion des ressources en eau avec des avantages équivalents ou similaires à ceux des infrastructures d'eau grise conventionnelles (construites / physiques).
Une caractéristique clé des solutions fondées sur la nature est qu'elles ont tendance à fournir des groupes de services écosystémiques groupés - même si un seul est ciblé par l'intervention. Ces solutions sont particulièrement prometteuses pour progresser vers une production alimentaire durable, l'amélioration des implantations humaines, l'accès aux services d'approvisionnement en eau et d'assainissement et la réduction des risques de catastrophe liés à l'eau. Ils peuvent également aider à atténuer les impacts du changement climatique sur les ressources en eau.
Cependant, il existe encore de nombreux cas où la politique et la gestion des ressources en eau ignorent les solutions fondées sur la nature - même lorsqu'elles sont évidentes et prouvées comme étant efficaces.
La demande mondiale d'eau a augmenté d'environ 1% par an et continuera de croître de manière significative au cours des deux prochaines décennies. La grande majorité de la demande croissante en eau se produira dans les pays en développement ou émergents.
Dans le même temps, le cycle global de l'eau s'intensifie en raison deu changements climatiques, les régions les plus humides devenant généralement des régions plus humides encore et les régions sèches devenant de plus en plus sèches. La pollution de l'eau s'est également aggravée dans presque toutes les rivières d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine et la détérioration de la qualité de l'eau devrait s'intensifier au cours des prochaines décennies.
Les processus écologiques influencent la qualité de l'eau et la façon dont elle se déplace dans un système, mais aussi la formation des sols, leur érosion ou le transport et le dépôt des sédiments, facteurs qui peuvent tous exercer une influence majeure sur l'hydrologie. Les écosystèmes ont une influence importante sur le recyclage des précipitations de l'échelle locale à l'échelle continentale. Plutôt que d'être considérée comme un «consommateur» d'eau, la végétation pourrait être, peut-être plus appropriée, considérée comme un «recycleur» de l'eau1.
Les décisions d'utilisation des sols en un endroit peuvent donc avoir des conséquences importantes pour les ressources en eau, les populations, l'économie et l'environnement dans des endroits éloignés - soulignant les limites des bassins versants (par opposition aux «précipitations») comme base de gestion la gestion des ressources en eau.
La dégradation des écosystèmes est également une des principales causes des problèmes croissants de gestion des ressources en eau. Depuis 1900, on estime qu'entre 64 et 71% des zones humides naturelles du monde ont été détruites en raison de l'activité humaine. Tous ces changements ont eu des impacts négatifs majeurs sur l'hydrologie, de l'échelle locale à l'échelle régionale et mondiale.
Il y a des preuves qu'au cours de l'histoire, de tels changements d'écosystème ont contribué à la disparition de plusieurs civilisations anciennes. Une question pertinente de nos jours est de savoir si nous pouvons éviter le même sort.
1 Voir à ce sujet la courte vidéo d’animation
« Le principe d’émergence – deuxième partie »
Les solutions fondées sur la nature traitent principalement de l'approvisionnement en eau en gérant les précipitations, l'humidité et le stockage, l'infiltration et la transmission de l'eau, afin d'améliorer l'emplacement, le moment et la quantité d'eau disponible pour les besoins humains.
Par exemple, en tant qu'alternative à la construction de barrages et à la création de réservoirs, des formes de stockage plus respectueuses des écosystèmes, telles que les zones humides naturelles, des améliorations de l'humidité du sol et une recharge plus efficace des eaux souterraines pourraient être plus durables et rentables.
L'agriculture devra répondre aux augmentations prévues de la demande alimentaire et l'eau est au centre de ce besoin. L '«agriculture de conservation» est une approche exemplaire de l'intensification de la production durable.
Les solutions fondées sur la nature pour répondre à la disponibilité de l'eau dans les établissements urbains sont également d'une grande importance, étant donné que la majorité de la population mondiale vit maintenant dans les villes. L'infrastructure verte urbaine, y compris les bâtiments écologiques, est un phénomène émergent qui établit de nouveaux repères et normes techniques qui englobent de nombreuses solutions basées sur la nature.
La protection des sources d'eau réduit les coûts de traitement de l'eau pour les fournisseurs urbains et contribue à améliorer l'accès à l'eau potable dans les collectivités rurales. Lorsqu'elles sont bien gérées, les forêts, les terres humides et les prairies, ainsi que les sols et les cultures jouent un rôle important dans la régulation de la qualité de l'eau en réduisant les charges sédimentaires, en capturant et en retenant les polluants et en recyclant les nutriments. Là où l'eau devient polluée, les écosystèmes construits et naturels peuvent aider à améliorer la qualité de l'eau.
Les infrastructures vertes urbaines sont de plus en plus utilisées pour gérer et réduire la pollution due au ruissellement urbain. Les exemples incluent des murs verts, des jardins de toit et des bassins d'infiltration ou de drainage végétalisés pour soutenir le traitement des eaux usées et réduire le ruissellement des eaux pluviales.
Les risques et les catastrophes liés à l'eau, tels que les inondations et les sécheresses, entraînent des pertes humaines et économiques considérables et croissantes à l'échelle mondiale. L'infrastructure verte peut remplir des fonctions de réduction des risques importantes, car la combinaison d'approches d'infrastructure verte et grise peut entraîner des économies de coûts et une amélioration considérable de la réduction globale des risques.
Une forme d’inertie historique persiste par rapport à ces solutions en raison de la dominance écrasante et continue des solutions d'infrastructures construites (ou «grises»). Cette dominance existe dans le génie civil, les instruments économiques fondés sur le marché, l'expertise des fournisseurs de services et, conséquemment, dans l'esprit des décideurs et du grand public.
Les solutions fondées sur la nature nécessitent souvent une coopération entre plusieurs institutions et parties prenantes, ce qui peut être difficile à réaliser. Il y a un manque de sensibilisation, de communication et de connaissances à tous les niveaux, ainsi qu'un manque d'orientation technique. Les fonctions hydrologiques des écosystèmes naturels, comme les zones humides et les plaines inondables, sont beaucoup moins bien comprises que celles fournies par les « infrastructures grises ».
Le déploiement accru de solutions fondées sur la nature est essentiel pour relever les principaux défis contemporains en matière de gestion des ressources en eau. Les réponses requises à ces défis impliquent essentiellement la création de conditions favorables pour que les solutions basées sur la nature soient considérées équitablement aux côtés d'autres options pour la gestion des ressources en eau. Les quatre conditions principales étant de :
Les solutions fondées sur la nature sont capables d'améliorer la sécurité globale de l'eau en améliorant à la fois la disponibilité et la qualité de l'eau tout en réduisant les risques et en générant des bénéfices partagés supplémentaires à la fois sociaux, économiques et environnementaux.
Ces solutions offrent un fort potentiel pour contribuer à la réalisation de la plupart des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) établis par les Nations Unies, particulièrement l'Objectif 6 (ODD 6) relatif à l'eau, ainsi qu'aux objectifs liés à l'agriculture durable (ODD 2), à la santé (ODD 3), à la construction d’infrastructures résilientes (liées à l'eau) (SDG 9), aux infrastructures urbaines durables (ODD 11) et à réduction des risques de catastrophe (ODD 11 et, en rapport avec le changement climatique, ODD 13) ainsi que la réduction des pressions sur les zones côtières et les océans (ODD 14) et la protection des écosystèmes et de la biodiversité (ODD 15).
Le déploiement accru des Objectifs de Développement Durable (ODD) liés aux ressources en eau est essentiel pour relever les principaux défis contemporains de la gestion des ressources en eau: maintenir et améliorer la disponibilité et la qualité de l'eau, tout en réduisant les risques liés à l'eau. La reconnaissance inadéquate des rôles des écosystèmes dans la gestion de l'eau renforce le besoin d’un changement paradigmatique et l'adoption accrue de solutions fondées sur la nature fournit un moyen de l'atteindre. Sans une adoption plus rapide de ces solutions, la sécurité de l'eau continuera à diminuer, et probablement rapidement.
Les solutions fondées sur la nature sont en effet capables d'améliorer la sécurité globale de l'eau et de générer des résultats gagnant-gagnant dans les secteurs sociaux, économiques et environnementaux. Certains autres domaines où les avantages liés aux solutions fondées sur la nature sont particulièrement gratifiants pour atteindre les ODD comprennent l'agriculture et l'énergie, une croissance économique inclusive et durable, un plein emploi productif et un travail décent pour tous.
L'objectif doit alors être de minimiser les coûts et les risques, et de maximiser les rendements et la robustesse du système, tout en offrant une performance optimale de «l'ajustement à l'utilisation». Le rôle des politiques devra être de permettre que les bonnes décisions au niveau du site soient prises à cet égard. Si ce processus est bien entamé, même s'il l’a été un peu tardivement, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
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