Contexte - Le cinquième Rapport d'évaluation (RE5) du GIEC a été élaboré par trois groupes de travail.
Ce document propose un résumé de la contribution du troisième groupe de travail, qui a évalué l'atténuation du changement climatique, à savoir les interventions humaines réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
Ceci est un résumé fidèle du rapport scientifique de consensus produit en 2014 par le GIEC : "Climate Change 2014: Mitigation of Climate Change
Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2014 par le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat (GIEC) : "
Le GIEC a recours à un langage très spécifique lorsqu'il évoque le degré d'incertitude ou d'accord pour chaque affirmation du cinquième rapport d'évaluation. Pour une vue d'ensemble du sens précis de chaque qualificatif, vous pouvez consulter la section consacrée à ces derniers dans notre résumé du rapport du groupe de travail I.
Pour les scénarios sans mesures d'atténuation supérieures à celles mises en place aujourd'hui, les concentrations de gaz à effet de serre seraient comprises entre 750 et plus de 1300 ppm d'équivalent CO2 d'ici à 2100 (contre 400 ppm à l'heure actuelle). La température à la surface de la Terre augmenterait de 2,5 à 7,8 °C par rapport aux niveaux pré-industriels (forte probabilité). Les émissions de gaz à effet de serre devraient continuer d'augmenter dans tous les secteurs sauf l'agriculture, la foresterie et d'autres utilisations du sol (preuves solides, accord moyen). Selon les prévisions, d'ici à 2050, les émissions du secteur de l'approvisionnement énergétique devraient tripler par rapport à 2010, essentiellement en raison de l'électricité consommée dans les bâtiments et l'industrie. Les émissions produites par les transports et les bâtiments devraient quasiment doubler, à moins que l'efficacité énergétique ne progresse plus rapidement (preuves moyennes, accord moyen).
Les scénarios limitant les concentrations d'équivalent CO2 à environ 450 ppm d'ici à 2100 – ce qui est nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels – impliquent que les émissions de gaz à effet de serre diminuent de 40% à 70% en 2050 par rapport à 2010, et soient quasiment nulles en 2100. Il faudra, pour ce faire, procéder à des changements d'envergure au niveau mondial dans le secteur de l'approvisionnement énergétique (preuves solides, accord élevé).
Il est peu probable que les scénarios supérieurs à 650 ppm d'équivalent CO2 d'ici à 2100 permettent de limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels.
Si les efforts d'atténuation sont retardés, il sera plus difficile de limiter le réchauffement de la planète à 2°C et la gamme d'options sera plus limitée (forte probabilité). Le développement des infrastructures et les produits à longue durée de vie peuvent enfermer la société dans un modèle où les émissions de gaz à effet de serre sont élevées ; il s’agit d’un modèle difficile et coûteux à changer. Ainsi, il est d'autant plus important d'adopter des mesures à un stade précoce pour atteindre des objectifs ambitieux en termes d'atténuation (preuves solides, accord élevé).
La plupart des gaz à effet de serre s'accumulant au fil du temps et se mélangeant dans l'atmosphère, le changement climatique ne peut être réellement atténué que si des mesures collectives sont prises à l'échelle mondiale. Il est nécessaire de coopérer au niveau international afin de contribuer à développer et diffuser des technologies respectueuses de l'environnement.
Pour estimer avec précision les effets positifs de l'atténuation, l'éventail complet des impacts possibles du changement climatique doit être pris en compte dans les analyses sociales, économiques et éthiques.
Les principales options nécessaires pour atteindre l'objectif de concentration maximale de 450 ppm d'équivalent CO2 sont les suivantes :
L'approvisionnement énergétique actuel est essentiellement assuré par des carburants fossiles à forte teneur en carbone. Le décarboniser, c'est-à-dire réduire la quantité de carbone qu'il libère, est une condition essentielle pour stabiliser les émissions à un niveau inférieur à 580 ppm d'équivalent CO2 d'ici à 2100 (preuves solides, accord élevé). Toutefois, à court terme, il pourrait être plus intéressant de renforcer l'efficacité énergétique que de décarboniser l'approvisionnement énergétique.
Des technologies de stockage de carbone existent actuellement, mais il faut prévoir des mesures d’incitation législatives afin de les déployer à grande échelle. Combiner la bioénergie au captage et stockage de carbone peut permettre d'obtenir des émissions nettes « négatives ».
Les individus peuvent réduire considérablement leurs émissions en modifiant leur régime alimentaire, en évitant le gaspillage alimentaire et en changeant leurs modèles de consommation tels que la demande et les modes de mobilité, la consommation énergétique dans les foyers ou le choix de produits plus durables. Ces changements de comportement pourraient augmenter l'efficacité énergétique de 20 à 30% en 2030 (preuves moyennes, accord moyen).
Dans les pays développés, les changements de comportement et de mode de vie pourraient réduire jusqu'à 20% à court terme, et 50% d'ici à 2050, la demande énergétique dans les bâtiments.
Si tous les pays lançaient dès maintenant des mesures d'atténuation sur la même base, atteindre des concentrations d'environ 450 ppm d'équivalent CO2 d'ici à 2100 impliquerait des pertes de la consommation mondiale de 1 à 4% en 2030, de 2 à 6% en 2050 et de 3 à 11% en 2100. Il s'agit de pertes relativement faibles étant donné que la consommation mondiale devrait passer de 300% à plus de 900% au cours de ce siècle. Retarder l'atténuation augmenterait ces coûts.
La répartition des coûts varierait : l'essentiel des mesures d'atténuation seraient mises en place dans les pays où les futures émissions sont censées être les plus élevées, ainsi que dans les secteurs où d’importantes technologies d'atténuation sont efficaces.
Les mesures d'atténuation comprennent toute une série d'effets indésirables possibles, ainsi que des co-avantages qui n'ont pas été bien quantifiés. Par exemple, la terre utilisée pour planter des arbres en tant que puits de carbone ne peut pas être utilisés pour l'alimentation de l'homme, les aliments pour animaux ou les cultures bioénergétiques.
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