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Borréliose de Lyme

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Contexte - La maladie de Lyme ou Borréliose de Lyme est transmise à l’humain par la morsure de tiques infectées. La maladie peut avoir une variété de symptomes et est difficile à diagnostiquer.

Quel est le traitement ?

Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2015 par Le service public fédéral belge (SPF) de Santé publique (SPF Santé publique) : " Borréliose de Lyme - Rapport d’un groupe de travail belge de spécialistes" 

Dernière mise à jour: 25 juillet 2016

Introduction

Cette monographie sur la maladie de Lyme ou, plus exactement, Borreliose de Lyme, a été réalisée par un groupe de spécialistes belges et validée par plusieurs comités spécialisés.

Qu’est-ce que la Borreliose de Lyme et comment est-elle contractée ?

La bactérie responsable de la maladie de Lyme, Borrelia burgdorferi, est transmise à l’homme par la morsure d’une tique infectée. L’homme peut être mordu par une tique à tout stade de son développement (arve. nymphe ouadulte), mais la plupart des transmissions de Borrelia semblent être liées à des morsures de nymphes, qui sont plus actives en été et début d’automne. Plus petites que les formes adultes (taille < 2mm), elles passent donc plus facilement inaperçues. La transmission de la maladie dépend des saisons, et, en Belgique, il y a plus de cas de nouvelles infections entre juin et octobre.

Quels facteurs augmentent le risque de transmission de la maladie de Lyme ?

Différents facteurs influencent le risque de transmission, tels que la durée de la présence sur l’hôte, (fixation sur la peau pendant 24 - 48h), la densité des tiques dans l’environnement, la prévalence de l’infection à Borrelia dans les tiques (14 % en moyenne en Europe, mais avec une grande variation selon les régions), les conditions climatiques, le type de végétation ainsi que le comportement de l’hôte.

Le risque d’être infecté par Borrelia est plus élevé au cours d’activités extérieures pratiquées entre le printemps et l’automne, la période d’activité naturelle des nymphes (maximale de mai à octobre).

Comment se prévenir d’une infection par la borréliose de Lyme ?

Lors d'activités extérieures, plus particulièrement pendant les saisons à risque, sont recommandés : le port de vêtements couvrants, l’utilisation d'un répulsif, l’inspection corporelle afin d'exclure la présence de tiques, le retrait de la tique dès que possible, l’utilisation éventuelle de perméthrine pour les vêtements de travail.

Quelles sont les symptômes typiques suite à une morsure de tique ?

La réaction à une morsure de tique est une rougeur de la peau apparaissant endéans les 2 jours de la morsure de la tique, de moins de 5 cm de diamètre, mal délimitée, et accompagnée de démangaisons. Cette réaction n’est pas une manifestation de la borréliose, mais est une réaction inflammatoire ou d'hypersensibilité à la morsure. Cette lésion disparaît spontanément en deux ou trois jours. En cas de doute, il est donc conseillé d’observer l’évolution de la lésion.

Une extension de la lésion après 4 à 5 jours est un signe de borréliose possible, bien qu’il faille garder à l’esprit l’hypothèse d’une infection bactérienne liée à la morsure ou à l’extraction de la tique.

Il est important de souligner qu'une proportion importante de patients exposés à la bactérie Borrelia ne développera jamais de symptômes cliniques. Des anticorps spécifiques seront cependant produits, expliquant le nombre important de patients positifs porteurs d’anticorps spécifiques mais ne présentant pas de symptômes.

Quelles sont les manifestations d’une infection par la borréliose ?

Les symptômes de la borréliose de Lyme peuvent prendre plusieurs formes.

  • Manifestations sur la peau :
    • Des rougeurs cutanées (érythème migrant), qui s’étendent progressivement à partir du site de la morsure, atteignant parfois jusqu’à 30 cm de diamètre. Le plus souvent dans les plis des aisselles, des genoux, dans l’aine, le périnée, le dos, les fesses, ainsi qu’au niveau de la tête. Parfois accompagné de douleur locale, ou d’autres symptômes (douleurs musculaires et articulaires, fièvre modérée, fatigue, adénopathies). Même sans traitement, ces lésions disparaissent, le plus souvent dans le mois.
    • Les lésions cutanées dites « secondaires » (érythèmes migrants multiples), habituellement plus petites que la lésion primaire et qui sont plus souvent apparaissant dans les jours ou semaines voire les mois ou les années suivant la morsure et disparaissent spontanément. Elles sont associées à des symptômes généraux : douleurs musculaires ou articulaires, fièvre modérée, fatigue, adénopathies. Ces lésions sont la conséquence d’une dissémination de la bactérie par le sang et peuvent atteindre le système nerveux, les articulations, le cœur et, exceptionnellement, d'autres localisations (atteinte oculaire, hépatique, …).
    • Le lymphocytome qui est une lésion bénigne et rare qui apparaît en général 1 à 6 mois suivant la morsure. Elle a l’apparence d’un petit nodule de couleur rouge-violacée le plus souvent sur le lobe de l’oreille. Si le diagnostic est incertain, une biopsie peut-être indiquée.

  • Manifestations ailleurs que sur la peau :
    • Des atteintes neurologiques qui peuvent se manifester par des maux de tête, et des paralysies caractérisées par une douleur typiquement plus forte la nuit. Une atteinte des nerfs crâniens peut provoquer une paralysie faciale, de la paroi abdominale ou des membres inférieurs (parésie). Chez l’enfant, on observe souvent la forme d'une paralysie aigue du nerf facial.
    • Des atteintes cardiaques, rares, qui se manifestent généralement par des troubles de conduction (ralentissement du rythme cardiaque) qui se résorbent spontanément.Des atteints plus sévères sont possibles, quoique rares.
    • Une arthrite articulaire, le plus souvent du genou, qui est une manifestation inflammatoire plus tardive qui apparaît dans les mois, voire les années après la morsure de tique.

  • Plus rarement :
    • L'Acrodermatite chronique atrophiante, qui touche surtout les femmes et se caractérise par des lésions cutanées qui peuvent apparaître jusqu’à 10 ans après la morsure. Elle peut être associée à d’autrs symptômes : arthrite, luxations des articulations des mains et des pieds, tendinites du tendon d’Achille, ...
    • La neuroborreliose tardive qui est une atteinte du cerveau ou de la moelle épinière, lentement progressive (plus de 6 mois) et à l'origine d'une insensibilité au niveau des jambes, d’ataxie, de paralysie des membres, perte de l’audition, .... Ces atteintes tardives sont la conséquence d’une infection précoce non traitée.

  • Pour ce qui est de la grossesse, il n’y a pas de transmission entre la mère et le fœtus, ni d’un humain à un autre de la borréliose de Lyme. Contrairement à ce que laissaient craindre des publications antérieures, il n’y a pas d’association évidente entre la borréliose de Lyme et un accouchement prématuré, des décès in utero ou des malformations congénitales.

  • Un « Syndrome post-Lyme » est parfois évoqué (mais controversé) en cas de persistances de symptômes aspécifiques tels que fatigue, douleurs musculo-squelettiques récurrentes et migratrices, des troubles de concentration, des céphalées et des troubles mnésiques pendant une période de plus de 6 mois après une infection documentée et correctement traitée. L’existence même de ce syndrome est débattue, tenant compte de l’implication possible de diagnostics erronés de borréliose de Lyme et de l’absence de preuve que ces plaintes sont plus fréquentes que dans la population générale.

Quels est le traitement réellement efficace des différentes formes de la borréliose de Lyme ?

Toutes les manifestations de la borréliose de Lyme doivent faire l'objet d'un traitement ciblé par antibiotiques, principalement par la doxycycline ou par la ceftriaxone et des dérivés de la pénicilline. On ne rapporte pas à ce jour d'émergence de résistance de la bactérie Borrelia spp aux antibiotiques. La présence d’anticorps spécifiques de la borréliose dans le sang d’un patient, sans qu’il n’y ait de symptômes cliniques caractéristiques est une séquelle d’une infection antérieure ou bien un faux positif qui ne doit pas être traité, évitant ainsi une exposition inappropriée aux antibiotiques.

Si un traitement antibiotique bien mené ne permet pas d'améliorer nettement ou complètement (le plus souvent) la situation, le diagnostic doit être remis en question. La prolongation de la durée du traitement ou l'association d'antibiotiques n'est pas indiquée ; elle n'a pas démontré son efficacité, et expose inutilement le patient à des antibiotiques.

Les femmes enceintes doivent aussi être traitées par les antibiotiques appropriés.

Pour le traitement de « l'arthrite de Lyme réfractaire aux antibiotiques » (rare en Europe), c'est-à-dire persistante deux mois après un traitement complet, les antibiotiques n'ont plus leur place mais la réponse aux anti-inflammatoires non stéroïdiens et aux corticoïdes est généralement bonne.

Faut-il systématiquement prendre des antibiotiques en cas de morsure par une tique ?

La position actuellement défendue par les spécialistes en Belgique est de ne pas donner de traitement préventif par antibiotiques après une morsure. En cas de morsure documentée ou suspectée, il est par contre recommandé d'assurer un suivi clinique de la zone autour de la morsure dans les 30 jours qui suivent, afin de s'assurer de l'absence de développement d’un érythème migrant (forme la plus fréquente).

Comment diagnostique-t-on les différentes formes de la maladie ou Borréliose de Lyme ?

Un diagnostic spécifique d’une maladie de Lyme peut reposer sur ses manifestations cliniques ou sur un examen sanguin (sérologie). La sérologie est la méthode de diagnostic de préférence et, dans la plupart des cas, la seule technique disponible pour le diagnostic de borréliose de Lyme. Ces données sont essentielles pour le diagnostic de la borréliose de Lyme en phase précoce. Des particularités spécifiques de ces données permettent de différencier les différentes formes de borréliose évoquées précédemment.

On distingue plusieurs grandes catégories de tests diagnostiques :

  • I. Les tests immunologiques dans lesquels la détection d’anticorps (IgG) spécifiques à l’infection est réalisée. La détection de ces anticorps doit alors -être confirmée par un test complémentaire plus spécifique.
  • ii. L’analyse d’une ponction lombaire avec une détermination de la synthèse d’anticorps qui est recommandée quand des anticorps sont détectés dans le sang ou quand il y a suspicion de neuroborréliose.

D’autres tests de laboratoire sont utilisés pour la détection de la borréliose de Lyme comme la technique d’analyse de l’ADN bactérien par PCR mais n’est sensible que dans les atteintes cutanées ou articulaires. D’autres tests existent mais ne sont pas encore validés à ce stade.

Comment interpréter la découverte de la présence dans le sang d’anticorps spécifiques de la bactérie Borrélia en l’absence de symptômes ou de morsure ?

Une présence d’anticorps (IgG, IgM) spécifiques de la borréliose de Lyme en l'absence de symptômes caractéristiques décrits précédemment n'est pas indicative d’une infection active. En effet, la présence des anticorps spécifiques de la borréliose de Lyme reste positive de façon prolongée, y compris après un traitement antibiotique. Un traitement antibiotique ne sera donc jamais proposé sur base de la seule présence d’anticorps spécifiques. Il n’est donc pas utile de faire une sérologie Borrelia en l'absence de signes cliniques spécifiques, comme par exemple en cas de fatigue persistante ou de douleurs diffuses aspécifiques de longue durée, .....

Y a-t-il des risques de réinfection à la borréliose de Lyme?

Il faut savoir que les anticorps (de type IgG) n’ont pas un pouvoir neutralisant qui permet d’éviter des réinfections. Celles-ci sont donc possibles, essentiellement sous forme d’érythème migrant.

Quelles sont les données concernant plus particulièrement la borréliose de Lyme en Belgique?

La borréliose de Lyme peut s’observer partout en Belgique, mais l’incidence varie selon les régions et par années. Rare en région côtière, elle est plus fréquente dans d’autres régions. Il y a une légère prédominance des infections chez les hommes, possiblement liée aux activités professionnelles et de loisir en plein air, plus fréquemment pratiquées par ceux-ci.

Les résultats issus de trois sources indépendantes d’information indiquent une stabilité du nombre de cas au cours des 10 dernières années.. En moyenne un millier de personnes par an ont été hospitalisées pour maladie de Lyme entre 1999 à 2010 (dernières données disponibles) avec une augmentation rapportée début des années 2000, indiquant probablement une meilleure identification de la maladie par le développement et la disponibilité des tests diagnostiques.


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