Contexte - L'Arctique se réchauffe plus rapidement que le reste de la planète, et, dans une région où la glace et la neige sont si présents, cela a des impacts profonds.
Comment les milieux naturels et les populations du monde entier s'adapteront-ils à ces changements ?
Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2017 par Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique (AMAP) : "Snow, Water, Ice and Permafrost in the Arctic, AMAP
L'Arctique subit ce qu'on appelle un «changement d'état», ce qui signifie qu'il traverse une phase de changements rapides vers un nouvel état stable. Sur base des données complémentaires acquises chaque année, il devient de plus en plus clair que l'Arctique tel que nous le connaissons est remplacé par un environnement plus chaud, plus humide et plus variable. Selon toute vraisemblance, le réchauffement qui se produit actuellement dans le système climatique est inévitable et l'Arctique de la fin du XXIe siècle sera un environnement très différent. Beaucoup des changements en cours sont dus à un simple fait : la glace, la neige et le sol gelés (pergélisol) - les composants de la cryosphère arctique - sont sensibles à la chaleur et au cours des 50 dernières années, la température de l'Arctique a augmenté de plus du double de la moyenne mondiale.
En 2012, la couverture de glace de l'océan Arctique a atteint un minimum record, et les changements dans l'épaisseur de glace, la couche de neige et dans le réchauffement et la fonte du pergélisol se sont poursuivis depuis. les glaciers et la glace terrestre fondent, les calottes glaciaires et les glaces reculent. Ce qui ajoute des quantités considérables d'eau douce à l'océan Arctique et contribue à une élévation globale du niveau des mers.
Ces transformations ont et auront des impacts profonds sur les personnes, les ressources et les écosystèmes du monde entier.
Trois points en particulier méritent une attention spécifique :
Ces changements se poursuivront au moins jusqu’au milieu du siècle, en raison du réchauffement qui s’est déjà opéré dans le système climatique.
Plus précisément encore :
Dans la plupart des cas, non, car le réchauffement au cours des prochaines décennies est déjà intégré dans le système climatique. Cependant, des réductions substantielles des émissions de GES pourraient stabiliser les impacts qui se produiraient après le milieu du siècle.
Le respect de l'Accord de Paris (COP21) stabiliserait les pertes de neige et de pergélisol, mais dans le futur il y aura encore beaucoup moins de neige et de pergélisol qu'aujourd'hui. Selon les scénarios qui sont à l'étude, l'Arctique ne reviendra pas aux conditions précédentes durant ce siècle. L'Arctique dans un avenir proche sera donc dans un environnement sensiblement différent de celui d'aujourd'hui et, à la fin de ce siècle, le réchauffement de l'Arctique pourra avoir dépassé les seuils de stabilité de la banquise, des glaces terrestres du Groenland et, éventuellement, des forêts boréales.
Le changement climatique n'est qu'un des nombreux facteurs qui contribuent aux changements dans la zone Arctique. Les activités pétrolières et gazières, les activités minières, le tourisme, les expéditions, la pêche, le développement économique et les polluants ne sont que quelques-uns des autres facteurs de stress auxquels l'Arctique est confronté aujourd'hui. Les changements rapides en cours affectent les vies, les moyens de subsistance et les écosystèmes dans toute la région, avec des conséquences positives et négatives.
Par exemple :
Pour la faune et les écosystèmes, les impacts sont également graves :
Par rapport aux latitudes moyennes et aux tropiques, l'Arctique reçoit relativement peu d'énergie du soleil. Comme la majeure partie de sa surface est couverte de neige et de glace réfléchissante, une grande partie de l'énergie qu'il reçoit est réfléchie dans l'espace.
L'Arctique agit comme un réfrigérateur global en attirant l'eau chaude de l'océan depuis le sud, en la refroidissant et, finalement, en l'enfouissant vers les couches profondes de l'océan. Ce mouvement des eaux océaniques plus chaudes vers le nord a une influence majeure sur le climat ; Il détermine via le Gulf Stream le climat relativement doux de l'Europe du Nord, en comparaison par exemple avec celui des provinces canadiennes situées à la même latitude, et il maintient les tropiques plus frais qu'ils ne le seraient autrement.
L'eau issue de la fonte des glaciers de l'Arctique, des calottes glaciaires et de la couche de glace du Groenland influence également le climat en inondant l'océan d'eau douce, ce qui affecte la circulation des eaux des océans et les conditions météorologiques. La fonte des glaces de terre (glaciers et glaces) dans l'Arctique, qui devrait augmenter le rythme de l'élévation du niveau des mers au niveau mondial, en affectera les communautés côtières, les îles basses et les écosystèmes.
L'Arctique est aussi à la fois une source et un puits pour les gaz à effet de serre. De nouvelles estimations indiquent que les sols de l'Arctique détiennent environ 50% du carbone contenu du sol dans le monde. Les changements dans les quantités de gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone et le méthane, qui y sont stockés ou libérés peuvent donc avoir un impact à long terme sur le climat mondial.
La quasi-inévitabilité de l'impact accéléré de ces changements d'ici le milieu du siècle tant dans l'Arctique qu'à l'échelle mondiale, est essentielle et renforce le besoin urgent de stratégies d'adaptation locales et régionales qui peuvent réduire les vulnérabilités et tirer profit des opportunités pour renforcer la résilience des systèmes.
La stabilisation du réchauffement de l'Arctique et de ses impacts associés nécessitent cependant des réductions importantes et à court terme des émissions nettes mondiales de gaz à effet de serre. La mise en œuvre intégrale de l'Accord de Paris en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) entraînerait une stabilisation des températures de l'Arctique – mais à un niveau supérieur à celui d'aujourd'hui - dans la seconde moitié de ce siècle.
Au niveau national, cela nécessitera des réductions beaucoup plus importantes des émissions mondiales de gaz à effet de serre que celles prévues actuellement déterminées dans le cadre de l’implémentation de la CCNUCC.
Mais si les émissions continuent à augmenter, les changements futurs seraient encore plus importants et plus durables.
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