Contexte - Le cannabis est l’une des drogues illégales les plus consommées dans le monde.
Les adolescents sont-ils bien informés des risques liés à sa consommation ? Quels sont ces risques ?
Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2015 par Le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies (CCLT) : "
Le cannabis est un enjeu important sur les plans politique, sanitaire et juridique. En Amérique du Nord, le débat public sur le cannabis a tendance à se concentrer sur des enjeux sociopolitiques et juridiques et des données, des opinions et des positions étant publiées et débattues chaque jour, le grand public est de plus en plus désorienté quant à l’importance du cannabis, sa prévalence et ses effets. Pour les adolescents, prendre des décisions sur le cannabis sans une bonne connaissance des faits peut avoir de profondes conséquences.
Certaines personnes, notamment des consommateurs inexpérimentés, vivront une expérience particulièrement désagréable comme une anxiété intense, un sentiment de panique et des symptômes psychotiques lors de la consommation de cannabis Par contre, le risque d’overdose est extrêmement faible, même chez les plus grands consommateurs.
Le principal problème de sécurité pour les jeunes est peut-être la conduite sous l’influence du cannabis. Dans le cadre d’enquêtes auprès d’étudiants, entre 10 et 20 % des étudiants ayant le permis de conduire ont déclaré conduire dans l’heure qui suivait leur consommation de cannabis, soit un pourcentage quasi-identique à celui indiqué pour la conduite sous l’influence de l’alcool. Bien que selon certaines données, la conduite sous cannabis ne soit pas aussi dangereuse que celle sous l’influence de l’alcool, conduire sous l’influence du cannabis reste associé à un risque considérablement accru de collisions et de blessures ; ce risque augmente encore quand on conduit sous l’influence à la fois de l’alcool et du cannabis.
L’intoxication au cannabis est également liée à des déficits d’intensité d’attention, de traitement des informations, de coordination motrice et de temps de réaction.
De nombreuses études indiquent que la consommation de cannabis peut entraîner de nombreux effets physiques, mentaux et psychosociaux à court et long terme. Dans les études qui démontrent un lien avec la consommation de cannabis, les variables suivantes ont été liées à la consommation « régulière » ou « intensive » de cannabis, généralement définie comme une consommation quotidienne ou quasi-quotidienne :
Les adolescents sont plus sensibles que les adultes aux effets néfastes de la consommation intense et régulière de cannabis, notamment aux troubles cognitifs, à la dépendance, au mauvais développement psychosocial, à la baisse de résultats à l’école et au travail, aux maladies psychiatriques liées aux drogues et aux résultats de traitement généralement moins bons.
Dans certains contextes, les troubles cognitifs à long terme dus à une consommation régulière de cannabis disparaissent, mais cela semble moins probable en cas de consommation intense dès l’adolescence. Les jeunes pourraient être particulièrement vulnérables à ces effets négatifs compte tenu des importants changements structuraux et neurochimiques qui se produisent dans le cerveau à l’adolescence. En général, plus la consommation de cannabis commence tôt, plus il y a de risque de problèmes à long terme.
Les effets du cannabis pouvant avoir un effet sur l’apprentissage et la réalisation du travail scolaire, les jeunes qui consomment du cannabis de manière régulière risquent davantage de se déscolariser et sont donc moins susceptibles de poursuivre des études supérieures. De plus, les jeunes qui connaissent déjà des difficultés scolaires dues à d’autres facteurs pourraient être plus susceptibles de consommer du cannabis de manière régulière et de développer des relations avec des personnes qui consomment également du cannabis.
Étant donnés les niveaux élevés de consommation de cannabis chez les jeunes durant cette période critique de leur développement (et la multitude d’informations sur le cannabis publiées et débattues chaque jour), il est plus que jamais important d’examiner ce que l’on sait, ce que l’on ignore et ce qui émerge sur les effets de la consommation de cannabis à l’adolescence. Les programmes éducatifs de prévention proposés au sein des écoles ou d’établissements de santé peuvent varier grandement au niveau de leur contenu et de leur exécution, mais les plus efficaces peuvent retarder le début de la consommation de 20 à 40 % par rapport aux résultats au sein de groupes qui ne suivent pas ces programmes.
Au Canada, la consommation de cannabis est plus répandue que la consommation de toute autre drogue illégale et beaucoup de jeunes commencent à en consommer dès la fin de l’école élémentaire. Environ un quart des jeunes âgés entre 15 et 19 ans et entre 20 et 24 ans ont indiqué consommer du cannabis au cours de l’année précédant l’enquête. Au total, la consommation de cannabis chez les jeunes se fait à un rythme 2,5 fois plus élevé que chez les adultes âgés de 25 ans et plus.
Si les niveaux actuels de consommation de cannabis au cours de l’année précédant l’enquête sont préoccupants, la consommation très fréquente de cannabis chez certains étudiants est davantage problématique. La consommation quotidienne ou quasi-quotidienne chez les adolescents est liée à une augmentation des méfaits et les taux concernant ce type de consommation intense de cannabis sont compris entre 1 % et 6 %.
Au Canada, les jeunes ont des opinions très variées sur le cannabis, dont certaines sont des idées fausses et des messages conflictuels perçus par le biais des médias, de pairs et d’adultes. Ils considèrent que la consommation de cannabis est répandue : il s’agit de quelque chose que « tout le monde » consomme « tout le temps ». Ils considèrent aussi que le cannabis est relativement inoffensif et le voient davantage comme une substance « naturelle » qui n’est pas réellement une drogue. Les jeunes ont également exprimé des opinions mitigées sur l’effet du cannabis sur la capacité à conduire, certains déclarant que consommer du cannabis améliorait la façon de conduire et n’était pas aussi dangereux que de conduire sous l’influence de l’alcool. Il est donc fondamental d’informer le mieux possible ces jeunes.
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