Contexte - Le Global Biodiversity Outlook (GBO) est la publication phare de la Convention internationale sur la diversité biologique. Il résume l'état et les tendances de la biodiversité et tire des conclusions pertinentes pour la poursuite de la mise en œuvre de la Convention.
Etant donné l'importance et la quantité de faits sur le sujet, les Faits Saillants GreenFacts du rapport Perspectives mondiales de la diversité biologique N° 5 sont divisés en trois parties distinctes :
Partie 2 : elle souligne les résultats des plans d'action passés et présents, les objectifs ainsi que les actions et les moyens à l'horizon 2030
Partie 3 : elle résume les voies d'accès à la Vision 2050 pour la biodiversité.
Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2020 par la Convention sur la diversité biologique (CBD) : "
Bien qu'il y ait eu des progrès significatifs vers la plupart des objectifs du Protocole d'Aichi en matière de biodiversité qui avaient été fixés pour 2020, aucun n'a été pleinement atteint. Dans l'ensemble, la perte de biodiversité se poursuit, malgré les efforts considérables déployés pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité. Si les mesures actuelles de conservation et de gestion ont des effets positifs, ceux-ci sont annulés par les pressions croissantes exercées sur la biodiversité, qui sont elles-mêmes liées à l'augmentation des niveaux de consommation de nourriture, d'énergie et de matériaux, ainsi qu'au développement des infrastructures.
Par conséquent, le monde n'est pas en voie d'atteindre la plupart des objectifs actuels convenus au niveau mondial en matière de biodiversité, de dégradation des sols ou de changement climatique, ni les autres objectifs de développement durable.
Dans ce contexte, trois points essentiels ressortent de ces Perspectives mondiales :
L'évaluation globale au niveau mondial pour chaque objectif d'Aichi relatif à la biodiversité montre qu'aucun des 20 objectifs n'a été pleinement atteint, bien que six objectifs aient été partiellement atteints (voir le tableau ci-dessous).
Les espèces continuent de se rapprocher, en moyenne, de l'extinction. Toutefois, le ralentissement du rythme d'extinction suggère que des progrès ont été réalisés. Les récentes actions de conservation ont en effet permis de réduire le nombre d'extinctions grâce à toute une série de mesures, notamment les zones protégées, les restrictions de chasse, le contrôle des espèces exotiques envahissantes, la conservation ex-situ et la réintroduction. Sans ces actions, les extinctions d'oiseaux et de mammifères au cours de la dernière décennie auraient probablement été deux à quatre fois plus nombreuses.
Les données et les informations sur la biodiversité mises à la disposition des citoyens, des chercheurs et des décideurs ont également considérablement augmenté, notamment grâce aux efforts de la science citoyenne, et les ressources financières disponibles pour la biodiversité par le biais des flux internationaux ont doublé.
2020 : Progrès en fonction des objectifs Biodiversité du Protocole de Aichi | |||||
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Niveau d'accomplissement | Fiabilité des résultats | Niveau d'accomplissement | Fiabilité des résultats | ||
1. Sensibilisation accrue à la biodiversité | Non atteint | Moyenne | 11. Aires protégées | Partiellement atteint | Elevée |
2. Intégration des valeurs de biodiversité | Non atteint | Moyenne | 12. Réduction des risques d’extinction | Non atteint | Elevée |
3. Réforme des incitants | Non atteint | Elevée | 13. Sauvegarde de la diversité génétique | Non atteint | Moyenne |
4. Production & consommation soutenables | Non atteint | Elevée | 14. Services écosystémiques | Non atteint | Moyenne |
5. Réduction de moitié ou plus de la perte d'habitat | Non atteint | Elevée | 15. Restauration & résilience des écosystèmes | Non atteint | Moyenne |
6. Gestion soutenable des ressources aquatiques | Non atteint | Elevée | 16. Bénéfices des ressources génétiques | Partiellement atteint | Elevée |
7. Agriculture, aquaculture et foresterie soutenables | Non atteint | Elevée | 17. Stratégies de biodiversité & plans d’action | Partiellement atteint | Elevée |
8. Pollution réduite | Non atteint | Moyenne | 18. Connaissances traditionnelles | Non atteint | Faible |
9. Prévention et contrôle des espèces exotiques envahissantes | Partiellement atteint | Moyenne | 19. Partage des informations et connaissances | Partiellement atteint | Moyenne |
10. Ecosystèmes vulnérables aux changements climatiques | Non atteint | Elevée | 20. Mobilisation de ressources à partir de toutes les sources | Partiellement atteint | Elevée |
De nombreux pays ont introduit des taxes, droits et redevances liés à la biodiversité, ainsi que des permis négociables. Le nombre d'entreprises prenant en compte la biodiversité dans leurs chaînes d'approvisionnement, leurs processus de reporting et leurs activités semble augmenter, bien que les informations soient limitées.
La proportion des terres et des océans de la planète désignés comme zones protégées devrait atteindre les objectifs fixés pour 2020 et pourrait même être dépassée. Toutefois, les progrès ont été plus modestes pour ce qui est de rendre les zones protégées plus représentatives sur le plan écologique et d'englober les zones importantes pour la biodiversité.
Ces enseignements suggèrent qu'il n'existe pas de solution unique pour améliorer la conception et la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité après 2020, et qu'une série de changements pourraient être nécessaires :
Il existe des signes importants de progrès dans les pêcheries qui ont fait l'objet d'une évaluation scientifique, malgré les tendances négatives globales. Ces pêcheries sont de plus en plus nombreuses et représentent désormais environ la moitié des captures marines mondiales. Des succès notables ont également été enregistrés récemment dans la réduction de la surpêche grâce à la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée.
En ce qui concerne l'identification et la hiérarchisation des espèces exotiques envahissantes, des progrès notables ont également été réalisés au cours de la dernière décennie. Les programmes réussis d'éradication des espèces exotiques envahissantes ont profité aux espèces indigènes. Il est probablement beaucoup plus rentable de prévenir les introductions que de tenter d'éradiquer les espèces exotiques une fois qu'elles se sont établies et commencent à avoir un impact sur les espèces indigènes.
Les efforts déployés ces dernières années pour promouvoir l'agriculture, la sylviculture et l'aquaculture durables, notamment par le biais d'approches agroécologiques dirigées par les agriculteurs, se sont considérablement accrus. Une analyse suggère également que les pays en développement, notamment en Afrique, sont davantage conscients de l'importance de la biodiversité pour les principaux secteurs productifs, dont l'agriculture, la sylviculture et la pêche, que les pays développés.
Dans le même temps, bien que les ressources naturelles soient utilisées de manière plus efficace, la demande globale de ressources continue d'augmenter, et les impacts de leur utilisation restent donc bien au-dessus des limites écologiques sûres.
En ce qui concerne le développement et la réduction de la pauvreté, il est toutefois moins évident que la biodiversité ait été véritablement intégrée dans la planification, comme l'exige l'objectif.
Les résultats des actions peuvent être considérés par rapport à leurs 5 principaux objectifs :
1. Actions sur les causes sous-jacentes de la perte de biodiversité (Objectif A)
2. Actions sur les pressions directes exercées sur la biodiversité (Objectif B) :
3. Actions relatives à l'état de la biodiversité (Objectif C) :
4. Actions visant à maintenir la capacité des écosystèmes à fournir les services essentiels dont dépendent les sociétés (Objectif D) :
5. Actions permettant la mise en œuvre du Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020
(Objectif E) :
Les voies vers un avenir durable reposent sur la reconnaissance du fait que des actions audacieuses et systémiques interdépendantes sont particulièrement nécessaires sur un certain nombre de fronts, chacun d'entre eux étant nécessaire et aucun n'étant suffisant à lui seul.
Les solutions doivent rechercher une approche intégrée qui aborde simultanément la conservation de la diversité génétique, des espèces et des écosystèmes, la capacité de la nature à fournir des avantages matériels aux sociétés humaines, et les liens avec la nature qui contribuent à définir nos identités, nos cultures et nos croyances.
S'ils ne sont pas abordés conjointement avec les autres domaines, même les efforts les plus intenses dans chacun de ces domaines ne parviendront pas à "infléchir la courbe" de la perte de biodiversité.
Il est impératif de redoubler d'efforts pour conserver et restaurer la biodiversité et chacune des mesures nécessaires pour réaliser la Vision 2050 pour la biodiversité exige un changement significatif par rapport au "statu quo" dans un large éventail d'activités humaines.
Les efforts spécifiques nécessaires pour réduire la perte de biodiversité comprennent :
La reconnaissance de la valeur des connaissances traditionnelles et de l'utilisation durable coutumière s'est accrue, tant dans les forums politiques mondiaux que dans la communauté scientifique. De nombreux exemples ont démontré que l'association des connaissances traditionnelles et de la science peut déboucher sur des solutions constructives à divers problèmes, et conduire à l'élaboration de politiques mieux adaptées aux réalités du terrain.
Cependant, malgré les progrès réalisés dans certains pays, il existe peu d'informations indiquant que les connaissances traditionnelles et l'utilisation durable coutumière ont été largement respectées et/ou reflétées dans la législation nationale liée à la mise en œuvre de la Convention ou sur la mesure dans laquelle les peuples autochtones et les communautés locales participent effectivement aux processus associés.
Il y a souvent un manque de communication entre les peuples autochtones et les communautés locales et la communauté scientifique, et les évaluations de la biodiversité ne tiennent souvent pas compte des connaissances locales et traditionnelles.
Les progrès réalisés dans l'identification des besoins, des lacunes et des priorités en matière de financement et dans l'élaboration de plans financiers nationaux et d'évaluations des valeurs de la biodiversité ont été limités à un nombre relativement restreint de pays.
Néanmoins, les ressources financières disponibles pour la biodiversité par le biais des flux internationaux et de l'aide publique au développement ont à peu près doublé.
Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) est le mécanisme financier de la Convention sur la diversité biologique. Entre 2006-2010 et 2018-2022, les financements directement liés à la biodiversité fournis par le FEM ont augmenté de plus de 30 %, pour atteindre environ 1,3 milliard de dollars.
Le financement public international en faveur de la biodiversité a été estimé à environ 3,9 milliards de dollars par an entre 2015 et 2017 pour les financements ayant la biodiversité comme objectif principal, et à 9,3 milliards de dollars par an si l'on inclut les autres financements comportant des éléments significatifs liés à la biodiversité, ce qui reflète un doublement approximatif au cours de la décennie. Les financements destinés à soutenir d'autres objectifs internationaux, tels que la lutte contre le changement climatique, soutiennent souvent, directement ou indirectement, des objectifs liés à la biodiversité.
Cependant, lorsque toutes les sources de financement de la biodiversité sont prises en compte, l'augmentation du financement de la biodiversité ne semble pas suffisante par rapport aux besoins. De plus, ces ressources sont noyées dans le soutien aux activités nuisibles à la biodiversité. (Objectif d'Aichi 3).
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