Contexte - La demande pour les aliments biologiques est en croissance. En Europe, comment sont-ils réglementés?
Quels sont les bénéfices potentiels pour l'environnement et pour la santé ?
Ceci est un résumé fidèle du rapport produit en 2015 par la Commission Européenne (CE) : "
La demande pour les aliments biologiques est en croissance. Une consultation publique sur l'agriculture biologique a mis en évidence les préoccupations du public concernant les questions environnementales et de qualité dans ce domaine, et a clairement montré une demande de règles renforcées et plus uniformes (86%) et une amélioration des systèmes de contrôle (58%). Le rapport apporte de réponses aux questions de savoir comment la production et l'étiquetage de l’alimentation « bio » sont réglementés en Europe et quels en sont les bénéfices pour l'environnement et pour la santé.
Le terme «biologique» réfère à un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui vise une agriculture durable, des produits de haute qualité et l'utilisation de procédés qui ne nuisent pas à l'environnement ou à la santé et au bien-être humain, végétal ou animal.
Les aliments issus de l'agriculture biologique ne doivent pas être confondus avec les aliments vendus comme «naturels». Aux États-Unis, par exemple, le terme «biologique» peut être utilisé pour les produits certifiés biologiques, alors que l'étiquetage «tout naturel» (« ‘all natural’ ») est une appellation non réglementée.
La grande variabilité dans la qualité et la conception des études comparant les aliments biologiques et conventionnels en termes de nutrition, de santé humaine et d'environnement rend pratiquement impossible la comparaison des résultats et constitue la principale difficulté pour apporter une réponse claire à cette question.
De l'avis général, si la nature durable de l'agriculture biologique est acceptée et relativement bien comprise, les avantages sanitaires et nutritionnels des produits biologiques sont encore largement débattus.
Des études montrent qu’il n’y a pas de différence significative entre les aliments biologiques et les aliments conventionnels en matière de contenu en vitamine C, magnésium, potassium, calcium, zinc et cuivre. Par contre, une autre étude a révélé des niveaux d'antioxydants de 20 à 40% plus élevés dans les cultures biologiques, mais on ne sait toujours pas si ces antioxydants peuvent améliorer la santé humaine.
Le niveau de résidus de pesticides est moins élevé parmi les produits biologiques, mais les spécialistes de la santé et de la nutrition soulignent que les débats sans fin sur les avantages des produits biologiques n'est qu'une diversion par rapport à l’enjeu le plus important du point de vue santé, à savoir qu'une majorité de citoyens en Europe ne mangent pas assez de fruits et de légumes que pour respecter les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) d’environ 400 grammes par jour.
Les techniques agricoles telles que la rotation des cultures, l’utilisation d’engrais organiques et une plus grande biodiversité préservent et améliorent la structure des sols et l'infiltration de l'eau, ce qui évite leur érosion, réduit le risque de pollution des eaux souterraines et préserve les habitats de la faune sauvage.
Les pratiques de gestion utilisées en agriculture biologique augmentent également la réabsorption de carbone dans les sols, favorisant ainsi son stockage tout en augmentant la productivité.
Cependant, en ce qui concerne les impacts climatiques, le rapport constate que la production biologique de lait, de céréales et de porc génère des émissions de gaz à effet de serre (GES) plus élevées par unité de production que l'alternative conventionnelle. Cependant, les consommateurs ayant une préférence pour les aliments biologiques sont plus soucieux de l'environnement et ont des habitudes alimentaires plus durables, consomment moins de viande et contribuent donc moins à la surutilisation de terres et aux émissions de GES. Une préoccupation spécifique est la question du rendement inférieur de l'agriculture biologique. Au niveau actuel de consommation alimentaire, l'Europe aurait besoin d'un million d'hectares supplémentaires de terres agricoles si toute la production devait passer à l'agriculture biologique. Cependant, avec de bonnes pratiques de gestion et des types de cultures et des conditions de croissance adaptés, les systèmes de production biologiques pourraient réduire considérablement leur écart de rendement avec les pratiques de gestion non biologiques.
En 2010, l'UE a introduit un logo que les producteurs biologiques peuvent utiliser pour leurs produits :
Pour que leurs produits soient étiquetés comme biologiques ou «bio», ou «écologiques», et pouvoir utiliser le logo de l'UE, les agriculteurs, les transformateurs et les négociants doivent se conformer aux exigences suivantes :
L'UE réglemente également les produits biologiques provenant de pays tiers qui peuvent être importés de pays non membres de l'UE dont les règles en matière de production et de contrôle biologiques sont équivalentes à celles de l'UE.
L'utilisation d'un certain nombre de pesticides organiques est autorisée dans l'agriculture biologique de l'UE, même si certains affirment que les pesticides utilisés dans l'agriculture biologique ne sont pas plus sûrs que les pesticides synthétiques. Les aliments issus de l'agriculture biologique contiennent moins fréquemment des résidus de pesticides dépassant les limites que les produits conventionnels (0,8% contre 2,7%).
Le prix des aliments biologiques certifiés est généralement plus élevé que celui de leurs homologues conventionnels. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette différence :
L'UE continue d'être un précurseur en matière d'agriculture biologique du fait de la forte demande des consommateurs, d’une protection juridique stricte et d’un soutien à la production et à l'étiquetage biologiques. À l'échelle mondiale, en 2013, les terres agricoles biologiques représentaient 1% du total des terres agricoles (plus de 43 millions d'hectares dans 170 pays). Le plus grand marché d’aliments biologiques sont les États-Unis (24 milliards EUR), suivis par l'UE (22 milliards EUR et 10 millions d'hectares ou 5,7% de la surface agricole en 2013) et la Chine (2,4 milliards EUR).
Près de ¾ des deux millions de producteurs de produits biologiques sont situés en Asie, en Afrique et en Amérique latine, ce qui explique les déséquilibres du commerce international des produits biologiques et constitue l'un des problèmes les plus pressants de leur commerce mondial.
Lorsque, par exemple, des produits biologiques sont exportés d'Asie vers l'Europe et réexportés vers les marchés asiatiques en tant que produits biologiques finis, cela constitue non seulement un impact négatif sur leur empreinte environnementale mais gonfle également les prix de détail pour les consommateurs.
L’alimentation biologique signifie différentes choses pour différentes personnes. Aux États-Unis, par exemple, de nombreux consommateurs achètent des produits biologiques parce qu'ils sont perçus comme plus sains que les aliments conventionnels. Dans l'UE, les préoccupations environnementales sont le principal motif d'achat. En Chine, le bio et considéré comme de plus haute qualité et plus sûr. L'utilisation de pesticides (organiques) et la présence possible de résidus dans les cultures biologiques sont aussi des facteurs qui retiennent beaucoup l'attention.
Cependant, le nombre croissant de labels (actuellement plus de 200 dans le monde) provoque une confusion chez les consommateurs et rend difficile la distinction entre les logos réellement « bio » et les logos concurrents. Dans ce contexte, le succès des produits «Fairtrade» semble résider dans leur message clair et attrayant, à savoir que leurs produits certifiés garantissent un prix équitable aux producteurs des pays en développement.
Dans le même temps, la concurrence croissante pour les acheteurs et l'entrée récente sur le marché de détail des « discounters » font que les analystes craignent qu’une guerre des prix affecte sérieusement les agriculteurs et les fabricants de produits alimentaires biologiques.
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